La France lance un « plan d’action » contre les traversées de la Manche par des migrants

Paris va renforcer la lutte contre les traversées de la Manche par des migrants, nombreux à tenter de gagner le Royaume-Uni par cette dangereuse voie maritime. Un « plan d’action » annoncé vendredi doit accroître la surveillance des ports.

La France a lancé vendredi un « plan d’action » pour « lutter contre les traversées de la Manche par des migrants », avec un renforcement des patrouilles et de la surveillance des ports et du littoral nord de la France, d’où ils tentent le voyage, a annoncé le ministère de l’Intérieur vendredi 4 janvier.

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Ces mesures viennent en amont d’un « plan d’action conjoint franco-britannique », actuellement en cours d’élaboration, et qui sera avalisé « à l’occasion d’un déplacement prochain de Christophe Castaner à Londres », a ajouté le ministère dans un communiqué.

L’an dernier, 504 migrants, essentiellement iraniens, ont cherché à franchir la Manche et 276 d’entre eux « sont parvenus à atteindre les eaux et côtes britanniques », selon le communiqué.

« Ce plan doit nous permettre de mettre fin à ces traversées (…) non seulement illégales mais par ailleurs extrêmement dangereuses. C’est notre intérêt, comme celui du Royaume-Uni, de tout mettre en œuvre pour ne pas laisser se développer de nouvelles filières qui seraient susceptibles d’attirer à nouveau des migrants irréguliers sur notre littoral », affirme le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, dans le communiqué.

« Surveillance 24 h sur 24″

Le « plan zonal et départemental » repose sur cinq axes, avec un renforcement de la coordination entre les forces de police et de gendarmerie du Nord et du Pas-de-Calais d’une part, et des moyens en mer du Nord et dans la Manche (douanes, marine nationale, gendarmerie maritime). Ces moyens « ont été renforcés et mis en alerte pour assurer une surveillance 24 h sur 24 des espaces maritimes », assure le communiqué.

Il est également prévu « un renforcement de la surveillance et de la sécurisation » des ports de Boulogne-sur-Mer et de Calais, ainsi que « des plages et des lieux potentiels de mise à l’eau en dehors des ports ».

Le plan prévoit aussi « des mesures de sensibilisation et de prévention des professionnels » (vendeurs de matériel nautique, loueurs de bateaux, gestionnaires de ports), ainsi qu’un « renforcement de la lutte contre les filières de passeurs ».

« La perspective du Brexit n’altère en rien la nécessité pour nos deux pays de renforcer notre coopération bilatérale pour mettre en œuvre des mesures concrètes et coordonnées afin de lutter contre l’immigration irrégulière », ajoute Christophe Castaner.

Efforts de sensibilisation

Le plan d’action conjoint franco-britannique, dont le principe a été décidé lors d’un entretien téléphonique dimanche entre le ministre français de l’Intérieur et son homologue britannique, Sajid Javid, prévoit lui aussi plus de patrouilles, une lutte accrue contre les trafiquants et des efforts de sensibilisation auprès des migrants.

Ce plan « viendra compléter les mesures nationales prises de part et d’autre », avec notamment un engagement côté britannique de « prise en charge financière » pour sécuriser la frontière avec des drones, des radars ou de la vidéosurveillance.