Un navire de la Marine Royale britannique est prêt à patrouiller dans la Manche pour contrer les tentatives croissantes de traversée par des migrants à bord de fragiles embarcations, à la demande du ministère de l’Intérieur britannique.
Le navire de patrouille HMS Mersey pourrait être missionné dès ce jeudi, à la suite d’une demande écrite adressée par le ministre de l’Intérieur, Sajid Javid, à son collègue de la Défense, Gavin Williamson. Ce bâtiment est «disponible et prêt», a indiqué une source du ministère de la Défense à l’agence britannique Press Association.
D’autres moyens militaires pourraient également être mis en œuvre par la suite, notamment une surveillance aérienne, mais des discussions sont toujours en cours pour déterminer quel ministère réglera la facture, affirment plusieurs journaux.Interrogé par l’AFP, un porte-parole du ministère de la Défense a seulement indiqué que «nos forces armées se tiennent prêtes à fournir des moyens supplémentaires et leur expertise pour seconder le ministère de l’Intérieur dans sa réponse aux traversées de migrants». «Les navires de la Royal Navy continuent de patrouiller pour protéger l’intégrité des eaux territoriales britanniques», a-t-il ajouté.
Sajid Javid, qui a qualifié d’«incident majeur» les arrivées de migrants sur les côtes britanniques, avait annoncé lundi un renforcement des patrouilles de la police aux frontières britannique dans la Manche, notamment grâce au redéploiement de deux navires basés en Méditerranée.
Un «plan d’action renforcé» avec la France avait été décidé la veille, prévoyant plus de patrouilles, une lutte accrue contre les trafiquants et des efforts de sensibilisation auprès des migrants.
Un Britannique de 24 ans et un Iranien de 33 ans ont été arrêtés mercredi à Manchester (nord-ouest de l’Angleterre), suspectés «d’organiser les déplacements illégaux de migrants à travers la Manche vers le Royaume-Uni», a de son côté annoncé la National Crime Agency (NCA), l’agence britannique de lutte contre le crime.Mercredi, le ministre de l’Intérieur a mis en doute le statut de demandeur d’asile des migrants qui risquent leur vie en tentant de traverser la Manche, s’étonnant qu’ils ne déposent pas leurs demandes d’asile en France. Il s’est efforcé de décourager les candidats au voyage. Ces propos lui ont attiré les critiques de l’opposition travailliste et d’organisations humanitaires.
D’après M.Javid, 539 migrants ont tenté de traverser la Manche à bord de petites embarcations en 2018, dont 80% dans les trois derniers mois. Ils étaient selon lui 230 pour le seul mois de décembre.
La traversée de la Manche sur de petites embarcations est rendue particulièrement dangereuse par la densité du trafic maritime, les forts courants et la faible température de l’eau.