Tunisie: Deux terroristes se font exploser à Jelma

Surpris par un assaut de la police, deux terroristes ont actionné leur charge explosive dans la ville tunisienne de Jelma. Ils voulaient se donner la mort plutôt que de se faire capturer vivants, conformément à leur idéologie, selon le porte-parole du ministère tunisien de l’Intérieur.

Deux terroristes appartenant à un groupuscule ayant fait allégeance à Daech se sont fait exploser, ce 3 décembre dans la ville tunisienne de Jelma, au terme d’un assaut surprise mené par la brigade nationale antiterroriste, a informé jeudi le ministère tunisien de l’Intérieur.

«Sur la base d’informations qu’elles se sont procurées», les forces antiterroristes tunisiennes ont pu déterminer la localisation des djihadistes, dans le quartier Nord de la ville de Jelma, à Sidi Bouzid (Centre-Ouest).

Au terme d’un échange nourri de coups de feu, les deux terroristes ont actionné les charges de leurs ceintures explosives, poursuit le communiqué.

«Sous la densité du feu, ils se sont fait exploser dans une tentative désespérée d’atteindre les forces antiterroristes. C’était sans doute aussi pour ne pas se faire prendre vivants, puisque cela fait bien partie de leur idéologie», a déclaré Sofiène Zaag, porte-parole du ministère tunisien de l’Intérieur.

Seul un blessé léger est à signaler du côté des forces antiterroristes tunisiennes et sa vie n’est pas en danger, ajoute l’officiel tunisien. Natifs de Sidi Bouzid et classés «extrêmement dangereux», les deux djihadistes «planifiaient des attentats spectaculaires et des attaques contre des cibles sécuritaires», précise encore le communiqué.
Ezzeddine Aloui et Ghali Amri, âgés respectivement de 21 et 27 ans, étaient recherchés depuis le 12 décembre dernier. Le mandat de recherche avait été lancé cinq jours après un coup de filet des forces tunisiennes dans la localité de Lessouda, également à Sidi Bouzid, où un laboratoire artisanal de fabrication d’explosifs a été découvert.

«Treize individus ont été alors arrêtés, mais les deux terroristes neutralisés aujourd’hui étaient restés en fuite. Tous appartiennent au groupuscule Al Tawhid wal Jihad, qui a fait scission de Jond Al-Khilafa. Toutefois, en dépit de cette scission, les deux groupes sont bel et bien rattachés à Daech*», précise Sofiène Zaag.

La Tunisie ferraille contre le terrorisme depuis le printemps 2011, au lendemain des troubles consécutifs à la chute du pouvoir de Zine El Abidine Ben Ali, le 14 janvier 2011. Après une série d’attentats spectaculaires entre 2015 et 2016 et le démantèlement de plusieurs dizaines de cellules terroristes, le pays a connu une nette accalmie sécuritaire dans les régions urbaines.

Quelques dizaines d’éléments terroristes se concentrent néanmoins sur une partie de la bande occidentale du pays, aux frontières avec l’Algérie, avec laquelle la coopération antiterroriste s’est intensifiée ces dernières années.