Les 13 dernières requêtes envoyées par des rapporteurs spéciaux de l’Onu, concernant des violations des droits de l’Homme aux États-Unis, ont été ignorées par le département d’État américain, selon le quotidien britannique The Guardian. De plus, le département d’État a refusé de s’expliquer.
Le département d’État américain ne répond plus aux demandes des rapporteurs spéciaux de l’Onu qui concernent surtout des questions de violation des droits de l’Homme aux États-Unis, relate le quotidien britannique The Guardian se référant aux représentants de l’organisation internationale.
L’administration de Donald Trump a ignoré les 13 dernières requêtes, envoyées par des spécialistes indépendants après le 7 mai 2018. En outre, depuis l’investiture de Trump, son administration n’a pas invité les experts de l’Onu à se rendre dans le pays dans le cadre de leurs missions.
De plus, d’après The Guardian, seulement deux rapporteurs spéciaux de l’Onu, qui se préoccupent des questions de pauvreté et de défense de la vie privée, se sont rendus aux États-Unis sous la présidence de Donald Trump. Toutefois, les deux ont été invités quand Barack Obama était encore au pouvoir.
La plupart des questions laissées sans réponses concernent notamment la séparation des familles de migrants à la frontière américano-mexicaine. Ainsi, le rapporteur spécial sur les droits fondamentaux des migrants, Felipe Gonzalez Morales, a envoyé deux fois l’année dernière une demande afin d’obtenir le droit à une visite officielle aux États-Unis et d’examiner comment les autorités mènent le dialogue avec les migrants, selon The Guardian. Toutefois, il n’a jamais reçu de réponse.
«En l’absence de visite officielle, nous ne pouvons pas publier de rapport sur le pays et le présenter au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies», a expliqué Felipe Gonzalez Morales.
Interrogé par le quotidien britannique, le département d’État américain a refusé d’expliquer pourquoi il ne satisfaisait plus les demandes des rapporteurs spéciaux. De plus, il n’a pas explicité si cette position est temporaire ou non. En même temps, le représentant officiel du département d’État américain a rassuré que les États-Unis étaient toujours «déterminés à la promotion et à la défense des droits de l’Homme dans le monde». Qui plus est, il a déclaré avoir toujours soutenu les rapporteurs spéciaux de l’Onu lors des investigations dans les autres pays.
Auparavant, l’administration de Donald Trump avait déjà critiqué à plusieurs reprises le Conseil des droits de l’Homme pour son attitude envers Israël, ainsi que pour avoir des pays tels que le Venezuela, la Chine et Cuba parmi ses membres. Les États-Unis ont annoncé leur retrait du Conseil des droits de l’Homme en juin dernier, alors que leur mandat court en principe jusqu’en 2019.