Les élèves francophones se détournent de plus en plus des cours de néerlandais qui leur sont proposés à l’école, selon des chiffres livrés mardi par la ministre de l’Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Marie-Martine Schyns.
Au cours de ces cinq dernières années, le pourcentage d’élèves francophones ayant choisi de suivre l’apprentissage du néerlandais est passé de 44 à 41 %, et ce principalement au profit des cours d’anglais. La langue de Shakespeare est en effet aujourd’hui enseignée à 37,6 % des élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles, contre 31,7 % il y a cinq ans encore. L’intérêt pour l’allemand progresse aussi, celui-ci étant suivi par 1,39 % des élèves, contre 1,1 % il y a cinq ans, a indiqué la ministre, interpellée mardi en commission du Parlement de la Fédération par les députées Eliane Tillieux et Barbara Trachte.
Selon la ministre, la désaffection des petits francophones pour la seconde langue nationale peut s’expliquer pour la plus grande différence linguistique entre le français et le néerlandais par rapport à l’anglais, la moitié du vocabulaire anglais provenant du français, a-t-elle souligné. Mme Schyns a aussi pointé la pénurie actuelle de profs de néerlandais disposant du titre requis comme possible explication du désintérêt pour la langue de Vondel, de même que la méthode actuelle d’enseignement trop éloignée des situations de vie réelles, selon elle. Les tensions politico-communautaires entre Nord et Sud du pays ne seraient peut-être pas non plus étrangères à ce désintérêt, a-t-elle aussi suggéré.
En contre-point, Mme Schyns a néanmoins rappelé les succès enregistrés par l’enseignement en immersion, lequel applique une tout autre approche d’enseignement. Selon la ministre, la mise en oeuvre du Pacte pour un enseignement d’excellence, ainsi que la réforme programmée de la formation des enseignants, devraient permettre d’améliorer l’enseignement des langues à l’école à l’avenir. Dans sa réplique, la députée Tillieux a estimé qu’une plus grande promotion d’échanges entre écoles francophones et flamandes du pays permettrait sans doute d’attiser l’intérêt des jeunes francophones pour la seconde langue nationale.