Polémique au Canada autour des implants mammaires

Cinq fabricants d’implants mammaires se sont retrouvés au cœur d’une polémique au Canada en raison des dangers que leurs produits présenteraient pour la santé, dont l’apparition d’une forme rare de cancer. Une demande d’action collective a été intentée en conséquence, indique la presse locale.

Une demande de recours collectif a été lancée par deux cabinets d’avocats montréalais à l’encontre de cinq producteurs d’implants mammaires qui seraient, d’après des femmes, à l’origine de nombreux problèmes de santé tels que le cancer, indique TVA Nouvelles. Les Canadiennes concernées invitent d’autres concitoyennes à s’y inscrire.

«Je souhaite que toutes les femmes qui ont des symptômes s’informent et s’inscrivent pour être représentées», a déclaré l’une des femmes lésées, Judith Lépine, 25 ans, citée par la chaîne.La demande d’action collective exige que les producteurs remboursent le prix de l’opération initiale et le remplacement des implants, ce outre les indemnités pour dommages moraux et punitifs.

Si Judith Lépine a été obligée de se faire retirer ses implants, censés remédier à son problème d’asymétrie, en décembre pour la bagatelle de 10.000 dollars (quelque 8.700 euros), la somme de remboursement par plaignante est estimée à 57.000 dollars (50.000 euros).

Sachant qu’environ 20.000 femmes se sont fait opérer sur la dernière décennie, le total des dommages dépasserait le milliard de dollars.

«En Europe, la pose de ces produits a été interdite. À mon avis, il n’y a rien de différent entre le corps d’une femme de Montréal et de Paris», a fait remarquer l’avocat Joey Zukran, à l’origine de la demande d’action, soulignant que Santé Canada devrait répondre aux questions du public et prendre des mesures en conséquence.

Selon les femmes concernées, les fabricants ont délibérément passé sous silence les risques de développement d’une forme rare de cancer, le lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC).Parmi les symptômes, Judith Lépine cite «l’anxiété, la fatigue extrême, la douleur musculaire et des trouble du sommeil». La liste complète compte 55 symptômes notés après neuf ans de port d’implants. Bien que le médecin a rejeté sa version et supposait que le problème «était dans sa tête», une fois les implants retirés, il s’est avéré que l’un d’eux était perforé.

«Je m’empoisonnais avec du silicone qui coulait dans mon corps», a ajouté Mme Lépine. Une expertise médicale devra désormais déterminer si ses implants étaient susceptibles de causer un cancer.