La Chine et les États-Unis auraient réussi à ne pas aggraver leur conflit commercial, achevant sur une note positive leurs consultations dans la capitale chinoise. Aucun document conjoint n’a été publié, mais Pékin annonce que les deux parties sont convenues de rester en contact étroit.
Les résultats des consultations sino-américaines à Pékin sont positifs et la conclusion d’ententes définitives ne serait pas à exclure, a estimé Bai Ming, de l’Institut de recherche sur la coopération économique internationale auprès du ministère chinois du Commerce, commentant la première étape des négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis.
«À mon avis, ces négociations commerciales sino-américaines sont positives, pragmatiques et productives. Du moins, elles aident à « arrêter l’hémorragie » provoquée par les frictions commerciales entre la Chine et les États-Unis. […] Il est toutefois difficile d’en prévoir le résultat dès à présent ».
Évoquant les pressions auxquelles sont exposés les négociateurs, le Chinois a indiqué que les États-Unis n’en étaient pas eux non plus à l’abri.
«L’économie américaine est en train d’envoyer des signaux très alarmants, leur marché des actions s’étant effondré. Et c’est sans doute la raison pour laquelle les Américains étaient prêts à entamer les négociations», a résumé M.Bai.
Quoi qu’il en soit, Alexandre Lomanov, de l’Institut de l’Extrême-Orient de l’Académie des sciences de Russie, voit un lien direct entre ces négociations commerciales et les pressions exercées par les États-Unis sur la Chine.
«Les Américains sont allés trop loin. Leurs pressions sur Huawei et ZTE pourraient être interprétées comme un élément de la stratégie de Trump pour obtenir de la Chine le maximum de concessions. Tout comme les attaques contre Pékin sur la question du Xinjiang et du Tibet, cela convainc la partie chinoise d’une campagne de pression tous azimuts contre elle. Cette campagne a aussi pour objectif de freiner le développement du pays par une déstabilisation intérieure», a expliqué l’expert.
Les analystes admettent que Pékin et Washington auraient réalisé des progrès sur des dossiers épineux comme les transferts de technologie et les droits de propriété intellectuelle. Ils estiment également que la Chine pourrait consentir à de sérieux compromis pour acheter aux États-Unis du pétrole, du gaz naturel liquéfié (GNL), du soja et d’autres produits, dont Pékin n’a même pas grand besoin, mais qu’il serait tout à fait impossible de contraindre la Chine à renoncer à ses ambitions technologiques et scientifiques.
La Chine et les États-Unis se sont retrouvés à la table des négociations pour la première fois depuis qu’ils se sont donné un délai de 90 jours pour s’entendre sur le transfert des technologies, la protection de la propriété intellectuelle, les barrières non-tarifaires, les cyberattaques, le piratage, les services et l’agriculture. Selon les médias, Pékin et Washington souhaitent trouver un compromis pour mettre fin à la confrontation commerciale douloureuse qui les oppose.