Après l’annonce par Donald Trump du retrait des soldats américains de Syrie, le scepticisme reste présent en raison des multiples contradictions que suscite cette opération présentée comme à venir. La confusion entourant ce départ nuit à la réputation des États-Unis, a estimé un analyste militaire libanais.
Dès le début, le mécanisme même de l’opération de retrait des troupes américaines de Syrie n’était pas clair. À présent, tout est encore plus embrouillé et les déclarations des hommes politiques américains deviennent de moins en moins crédibles, a déclaré le général libanais à la retraite Amin Hteit.
«Les Américains veulent garder le contrôle de la base d’al-Tanf pour plusieurs raisons. Tout d’abord, ils en ont besoin pour soutenir les radicaux et leurs familles qui habitent dans des camps de tentes situés non loin. Ensuite, cette base est proche des frontières avec la Jordanie et l’Irak, ce qui permet d’influer sur la situation sécuritaire dans toute la région. Les Américains comprennent bien que dès qu’ils seront partis, l’armée syrienne en finira tout de suite avec les radicaux», a indiqué l’interlocuteur de l’agence.
Et d’ajouter que les militaires américains pourraient s’éterniser en Syrie pour protéger les terroristes et atteindre d’autres objectifs stratégiques.
Selon l’expert, ils poursuivraient leurs opérations à l’est de l’Euphrate et dans le gouvernorat d’Hassaké, dans le nord de la Syrie.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a déclaré en amont que Moscou doutait du retrait total des États-Unis de Syrie, ajoutant qu’à son avis, les positions de ceux qui estimaient nécessaire de maintenir la présence militaire américaine dans ce pays étaient fortes à Washington.
À la mi-décembre, Donald Trump avait annoncé la victoire sur Daech en Syrie, en soulignant que c’était l’unique objectif de la présence des militaires américains dans ce pays. Il a par ailleurs insisté sur le départ le plus rapide possible des militaires américains de Syrie, martelant que les États-Unis ne joueraient plus le rôle de «gendarme du Moyen-Orient».
Par la suite, la porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Sanders, a fait savoir que les États-Unis avaient entamé le retrait de leurs troupes du territoire de la République arabe syrienne, mais que cela ne signifiait pas du tout la fin de la coalition.
Les États-Unis et leurs alliés mènent depuis 2014 l’opération anti-Daech en Syrie et en Irak. Quoi qu’il en soit, en Syrie, ils agissent sans l’aval des autorités syriennes qui la qualifient d’occupation. Près de 2.000 soldats américains étaient alors déployés en Syrie, qui avec les Forces démocratiques syriennes (FDS) contrôlaient les territoires dans l’est et le nord-est du pays, riches en ressources naturelles.