Le constructeur américain Ford a annoncé jeudi une vaste réorganisation de ses activités en Europe qui se traduira par des suppressions d’emplois, qu’il n’a pas chiffrées.
« L’amélioration des coûts structurels sera soutenue par une réduction des emplois excédentaires à travers toutes les fonctions », a déclaré l’entreprise dans un communiqué, en annonçant démarrer des consultations avec les partenaires sociaux.
« Ford a pour objectif de réduire ses coûts de main-d’oeuvre, autant que possible, à travers des départs volontaires en Europe et va travailler étroitement avec les partenaires sociaux et les autres parties prenantes pour atteindre cet objectif », affirme le groupe. Le deuxième constructeur américain, qui souffre depuis des années d’une perte de parts de marché et d’une rentabilité insuffisante en Europe, affirme vouloir « renouer avec la rentabilité à court terme ».
Ford souligne qu’il va revoir son portefeuille de produits, considéré par des experts comme peu adapté aux tendances du marché européen. La part de marché de la marque à l’ovale bleu s’est effondrée depuis une vingtaine d’années, passant de près de 11 % des ventes en 2000 à 6,4% l’an dernier. Le constructeur explique qu’il « entend améliorer ou supprimer les modèles les moins rentables, et va mettre en place des plans d’actions spécifiques pour les pays sous-performants ».
Ford souligne qu’il a déjà engagé la fermeture de son usine de boîtes de vitesse à Blanquefort, dans le sud-ouest de la France. Il a aussi engagé des discussions en Allemagne pour arrêter la production de ses monospaces C-Max et Grand C-Max dans son usine de Saarlouis, près de la frontière française. Il examine aussi « plusieurs options de restructuration de sa co-entreprise Ford Sollers en Russie » et « une décision est attendue au deuxième trimestre ».
« Ford fournira des détails de sa stratégie dans les prochains mois, une fois conclues les consultations formelles avec son comité d’entreprise et ses partenaires syndicaux », a-t-il précisé. Le constructeur est depuis des mois sous la pression de Wall Street qui réclame un plan stratégique pour améliorer les profits. L’action de Ford a chuté de 33% sur un an et perdu près de la moitié de sa valeur sur les cinq dernières années.