Dans des déclarations tenues mercredi lors d’un point de presse, dont l’extrait a été publié sur le site officiel du ministère français des Affaires étrangères, le porte-parole de la diplomatie française a prétendu que les sanctions adoptées mardi par le Conseil européen constituent «des mesures ciblées et proportionnées, contre une entité étatique et deux individus» impliqués dans une prétendu préparation d’un projet d’attentat en France.
Le diplomate français a ajouté que ce régime de sanctions ordonne «le gel des fonds et des autres avoirs financiers ou ressources économiques de cette entité et de ces individus.
Ces mesures ne visent, a poursuivi le diplomate, que «l’entité et les individus listés et n’affectent pas le fonctionnement des représentations diplomatiques iraniennes, dont les biens, y compris leurs comptes bancaires, bénéficient en vertu du droit international d’une immunité s’opposant en principe à ce qu’ils fassent l’objet de mesures d’exécution».
Dans un geste hostile à l’Iran et au nom des accusations sans fondement, l’Union européenne a fini par se rendre aux Etats-Unis et annonce mardi des sanctions contre une unité iranienne et deux de ses fonctionnaires.
Les responsables du ministère iranien des Affaires étrangères ont vivement démenti les accusations portées contre la République islamique et des prétendus tentatives d’actes terroristes sur le sol européen, avancées par certaines capitales européennes, des accusations qui résultaient, ont-t-ils prévenu, d’une tentative des services de renseignement israélien de saper les relations entre Téhéran et Bruxelles après le départ unilatéral des États-Unis de l’accord historique sur le nucléaire iranien.
Malgré les prétentions de soutenir l’accord international sur le nucléaire iranien dont l’Europe est signataire, Bruexelle a appliqué le mercredi 9 janvier un premier tour de sanctions anti-iraniennes, depuis la mise en vigueur de cet accord.
Les sanctions reposent apparemment sur les accusations sans fondement que le Danemark vient d’avancer contre l’Iran.
Sans élaborer aucune preuve, le Danemark avait accusé, fin octobre, « des soi-disant éléments affiliés à l’Iran » pour une implication dans un attentat contre un individu sur son territoire.
À rappeler également que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a explicitement reconnu le rôle d’Israël dans ces accusations. Il a prétendu qu’Israël avait récemment révélé des efforts iraniens pour faire des actes terroristes sur le territoire européen. Des médias israéliens avaient précédemment rapporté que c’était le Mossad qui avait fourni à Copenhague des informations qui ont donné lieu aux accusations anti-iraniennes du Danemark.
« Les Européens, y compris le Danemark, les Pays-Bas et la France, accueillent sur leurs territoires les OMK (Groupuscule terroriste des Moudjahidines du Peuple, connus en Iran sous le nom des Monafeqines, qui veut dire les hypocrites) qui ont tué 12 000 Iraniens et contribué aux crimes de Saddam contre les Kurdes irakiens, ainsi que d’autres groupes terroristes qui organisent le meurtre d’Iraniens innocents en Europe. En accusant l’Iran, l’Europe ne pourra pas se déresponsabiliser d’avoir donné l’abri aux terroristes».
C’est en ces termes que le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif a réagi sur sa page Twitter.
De même, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qassemi, a lui aussi réagi aux nouvelles sanctions européennes.
Qassemi a dénoncé une « décision étonnante et illogique » qui montre la malhonnêteté des Européens dans la lutte contre le terrorisme.
« Au lieu de placer le nom de groupes terroristes comme l’OMK et al-Ahwaziya sur sa liste des sanctions, l’Union européenne les soutient et leur laisse le champ libre pour mener leurs actes terroristes inhumains. Et pire encore, ils se permettent de formuler des accusations contre la RII qui a été le porte-étendard de la lutte contre le terrorisme dans la région et à laquelle l’Europe devrait se sentir redevable pour sa sécurité. »
Après le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord nucléaire, les Européens ont promis de préserver cet accord international et d’assurer les intérêts économiques de l’Iran. Malgré les contestations verbales et politiques face au comportement des Américains, les Européens n’ont réussi jusqu’ici rien de concret pour réaliser leur promesse. De même, les Européens se sont alignés sur l’approche américaine contre le programme de missiles iranien purement défensif et légal.