Les manifestations violentes liées aux « gilets jaunes » ont refroidi nombre de touristes étrangers, avec un repli de 5% à 10% des arrivées aériennes internationales à Paris en décembre, a indiqué vendredi Atout France, l’agence de promotion du tourisme hexagonal à l’étranger.
Pour le début de l’année 2019, les réservations aériennes sont « en recul de 6,8% pour les trois mois à venir. Mais si les manifestations s’arrêtaient, nous pourrions retrouver rapidement une croissance », a déclaré à quelques journalistes Christian Mantei, directeur général d’Atout France.
Vendredi, M. Mantei et Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État chargé du Tourisme, au Quai d’Orsay, se sont entretenus par visioconférence avec une dizaine d’ambassadeurs à l’étranger pour évaluer l’impact, selon les pays, du mouvement des « gilets jaunes » sur les flux touristiques. « La situation est très nuancée selon les pays, on sent notamment la préoccupation des Asiatiques, clientèle qui a besoin d’être rassurée. Mais les signaux sont positifs du côté des clientèles européennes, qui forment le gros des bataillons » de touristes qui se rendent en France, a indiqué le secrétaire d’Etat. Dans l’Hexagone, « l’impact le plus fort a été sur le mois de décembre. Sur janvier et février, cette décroissance ralentit, et en mars on repart sur une croissance des arrivées internationales. Il faut maintenir cette spirale de reprise », a résumé M. Lemoyne. Il a indiqué avoir reçu, dans le courant de la semaine, plusieurs acteurs du secteur du tourisme hexagonal, notamment des responsables des Galeries Lafayette et de la Tour Eiffel. « En décembre, et pour Noël et le jour de l’An, il y a eu une chute des réservations et une chute des arrivées. Mais la France était sur une très bonne tendance pour toute l’année 2018, qui sera, nous l’espérons, une année record, pour laquelle nous visons les 90 millions de touristes internationaux », a rappelé le secrétaire d’État. Il a indiqué que le gouvernement était « en train de réfléchir à des actions complémentaires », pour « rassurer » et « communiquer sur le fait que la sécurité est assurée, que la vie continue. « La France a su rebondir après les événements tragiques de 2015, et il y a une envie de France qui demeure », a-t-il estimé.