Un homme soupçonné d’avoir délibérément renversé avec son camion un manifestant «gilet jaune», mort sur le coup vendredi soir en Belgique, a été identifié aux Pays-Bas mais était toujours en fuite ce samedi, a annoncé le parquet de Liège, qui pilote l’enquête.
La plaque d’immatriculation néerlandaise du camion relevée par des témoins a permis de remonter à une société établie près de Tilburg (Pays-Bas), qui a ensuite identifié le chauffeur soupçonné de délit de fuite, a expliqué Catherine Collignon, porte-parole du parquet. Un mandat d’arrêt européen va être émis pour permettre son interpellation.
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«D’après les premiers éléments de l’enquête, il est impossible qu’il n’ait pas vu les deux personnes» qui tentaient d’empêcher son passage, a ajouté la magistrate. Le drame s’est produit sur un barrage filtrant mis en place par une vingtaine de «gilets jaunes» vendredi soir sur l’autoroute E25 à Vizé, en direction de Maastricht (Pays-Bas), tout près de la frontière néerlandaise.
La voie de droite de l’autoroute était bloquée par des palettes et des pneus. La gauche étant ouverte à la circulation mais réservée aux voitures. Deux manifestants ont voulu s’interposer lorsqu’un camion a emprunté la voie de gauche pour forcer le passage et ce dernier a alors accéléré, d’après des témoins. L’un des deux, Roger Borlet, 49 ans, est passé sous les roues du véhicule.
«Roger lui avait dit « arrête, arrête », il a essayé d’empêcher le truc et délibérement il (le chauffeur) a accéléré, il a roulé dessus (…) c’est un meurtre», a raconté une témoin samedi à la chaîne francophone RTBF. Il s’agit du premier décès d’un manifestant «gilet jaune» belge depuis le début de ce mouvement de protestation pour un meilleur pouvoir d’achat, à la mi-novembre. En France, une dizaine de personnes sont décédées dans des accidents liés aux manifestations.
Le mouvement apparu en France s’est très vite exporté en Belgique, particulièrement la région francophone de Wallonie (sud), autour de Liège, Mons et Charleroi. Deux autres personnes sont mortes en Belgique à la mi-décembre en lien avec les protestations, d’après l’agence de presse belge Belga. Il s’agit de chauffeurs «vraisemblablement supris» par les ralentissements liés aux blocages de routes.