Le mouvement des « gilets jaunes » s’étend à Londres

Des centaines de personnes, beaucoup revêtues d’un gilet jaune, ont défilé samedi à Londres pour dénoncer l’austérité et réclamer des élections générales anticipées, reprenant le symbole utilisé dans les manifestations secouant la France depuis deux mois, selon un journaliste de l’AFP.

La police n’a pas communiqué de chiffre sur la participation.

Le cortège a défilé dans le calme jusqu’à Trafalgar Square, dans le centre-ville, au son de tambours et aux cris dans les mégaphones. Sur les pancartes ou les gilets s’affichaient des slogans comme « May doit partir », « Le Royaume-Uni est brisé. Elections générales maintenant » ou « Tories dehors! », en référence aux conservateurs au pouvoir depuis 2010.

« Pour moi, c’est une marche contre l’austérité. Nous avons tout simplement été crucifiés », a déploré auprès de l’AFP Delia Hazrati, une quinquagénaire travaillant dans le secteur de la santé à Whitstable (sud de l’Angleterre). Elle dit avoir été inspirée par le mouvement français des gilets jaunes.

« Je pense que nous avons très urgemment besoin d’un changement de gouvernement. Le Royaume-Uni tombe en miettes, rien ne fonctionne plus », a insisté Stephen Hamer, 59 ans, un enseignant à la retraite.

Deux gilets jaunes français avaient été invités à participer au rassemblement, organisé par l’organisation classée à gauche « People’s Assembly Against Austerity », avec le soutien du parti travailliste d’opposition, de syndicats et d’une organisation contre le racisme.

« Je pense que le mouvement des gilets jaunes en France est le même que celui qui peut se développer en Angleterre, c’est-à-dire les gens en ont marre de la pauvreté, l’injustice, l’injustice sociale, financière », a déclaré à l’AFP l’un d’eux, Erick Simon, 57 ans. Sur son gilet était inscrit le message « Peuple anglais, le jaune vous va bien ».

Depuis le 17 novembre, des Français issus des classes populaires et moyennes dénoncent la politique fiscale et sociale du gouvernement, qu’ils jugent injuste, et réclament plus de pouvoir d’achat. Ils sont redescendus dans la rue samedi pour leur neuvième semaine de manifestations, émaillées d’incidents violents.