En visite en Pologne, le vice-Président du Conseil italien Matteo Salvini a déclaré que Rome et Varsovie pourraient faire advenir un «nouveau printemps européen», en remplacement du couple franco-allemand. Lors d’un entretien, un politologue polonais s’est déclaré sceptique quant aux perspectives d’un axe italo-polonais.
Le vice-Président du Conseil et ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini, leader de La Ligue, peut évidemment être qualifié d’eurosceptique, alors que l’euroscepticisme polonais n’est destiné qu’à un usage exclusivement interne, a indiqué le politologue polonais Adam Wielomski, commentant les propos tenus par M.Salvini à l’issue de ses négociations à Varsovie avec Jaroslaw Kaczynski, chef du parti Droit et Justice (PiS) au pouvoir en Pologne, sur un éventuel axe italo-polonais en remplacement du couple franco-allemand.
«Je ne doute pas un seul instant que ce n’est pas une visite imprévue, les élections au Parlement européen devant se tenir en mai. En comme avec Marine Le Pen, Salvini est en train de monter une grande coalition internationale d’eurosceptiques, on a bien l’impression qu’ils considèrent le PiS comme un parti polonais d’eurosceptiques et tentent par conséquent de l’inclure dans la fraction en chantier», a poursuivi l’interlocuteur de l’agence.
Selon ce dernier, ils pensent sans doute qu’il ne s’agit pas d’une tâche très difficile parce que les actuels partenaires du PiS dans la coalition au sein du Parlement européen, y compris les conservateurs, perdent de leur influence», a supposé l’expert.
«Quoi qu’il en soit, le parti Droit et Justice n’est celui d’eurosceptiques qu’en paroles. […] Il est difficile d’être eurosceptique, tout en proclamant une politique européenne unique en matière de gaz et de sécurité énergétique, ce qui prévoit le renforcement des structures de l’UE. C’est pourquoi, je pense que les politiques d’Europe de l’Ouest se trompent dans leur évaluation du parti de Jaroslaw Kaczynski. Ses déclarations d’euroscepticisme sont principalement destinées à l’électorat en Pologne. […] Ainsi, il n’y a là à mon avis aucune chance de parler d’une alliance ou de coïncidences de programme», a résumé l’interlocuteur.