Lors de sa visite officielle en Grèce, première depuis cinq ans, Angela Merkel a hautement évalué la politique de réformes d’Athènes et a complimenté le peuple grec d’avoir «traversé des temps difficiles» pour sortir enfin de la crise. Les Grecs ne seraient toujours pas en sécurité financière, a toutefois indiqué un député européen.
La visite de la chancelière allemande ne garantirait pas contre un quatrième plan d’aide, un paquet de salut, dont la Grèce puisse avoir encore besoin, a déclaré Hans-Olaf Henkel, député européen et ancien président de l’Association de l’industrie allemande, commentant les propos tenus par Mme Merkel lors de sa visite officielle à Athènes, première depuis cinq ans.
«La dette souveraine grecque est toujours élevée et dangereuse. La croissance est encore très faible. Le taux de chômage, et tout particulièrement parmi les jeunes, est scandaleux», a expliqué l’interlocuteur de l’agence, très sceptique quant aux «compliments» de la chancelière.
Et de critiquer Mme Merkel et la presse qui ne cessaient de parler des «conséquences destructrices de la crise financière qui s’était abattue sur la Grèce».
«On dirait que cela est arrivé subitement, du jour au lendemain. Non, la crise en Grèce n’a pas été un accident, c’est l’euro qui en est responsable. […] La Grèce doit se retirer de la zone euro», a martelé l’Allemand.
Selon ce dernier, l’euro est trop fort pour l’économie grecque, et tout économiste raisonnable le reconnaît.
«On pourrait notamment pardonner aux Grecs la moitié de leurs dettes, ce qui n’a pas été fait jusqu’ici, parce qu’on estimait que les Grecs remboursaient toujours tout. Mais comme l’argent est déjà parti, cela n’aurait rien coûté pour le moment au contribuable allemand», a poursuivi M.Henkel.
Qui plus est, l’homme politique voit dans ce scénario de sortie de la Grèce de la zone euro un modèle qui pourrait servir d’exemple aux autres.
«Supposons qu’après une dévaluation appropriée, l’économie grecque renoue avec la croissance, et que le chômage baisse. Cela pourrait pousser les autres se trouvant dans une situation similaire à faire la même chose. Et cela concernerait aussi l’Italie», a résumé l’interlocuteur.
Les observateurs se souviennent des années 2012 et 2014, de la Grèce en pleine crise de sa dette souveraine et de l’imposition par l’Union européenne à Athènes de plans budgétaires et de réformes sociales d’une incroyable sévérité. Le pays a fini par tenir parole, mettre en œuvre les réformes nécessaires tout en recréant des liens de confiance avec ses créanciers.