Explosion au gaz à Paris : les questions qui se posent après le drame

Le parquet de Paris a annoncé dimanche que les pompiers avaient retrouvé une nouvelle victime dans les décombres de l’explosion survenue samedi matin dans un immeuble du IXe arrondissement. Le bilan est donc de 4 morts et de plusieurs dizaines de blessés.

Au lendemain de l’explosion d’un immeuble qui a fait quatre morts dans le IXe arrondissement de Paris, Le Figaro tente de répondre aux questions qui se posent.

Quel est le bilan humain?

Selon un dernier bilan communiqué ce dimanche matin par les autorités, deux sapeurs-pompiers et deux personnes civiles ont trouvé la mort tandis que neuf personnes étaient toujours dans une situation d’«urgence absolue» et 42 plus légèrement blessées. «Une victime a été retrouvée dans les décombres ce dimanche», nous a confirmé le parquet de Paris. Le commandant Eric Moulin, porte-parole des sapeurs-pompiers de Paris, nous avait indiqué un peu plus tôt dans la matinée qu’une jeune femme était portée disparue. Le corps de la personne retrouvée dans les décombres pourrait être celui de cette personne disparue.

Comment va le pompier resté enseveli?

Premier à s’engager avec ses deux collègues qui ont péri dans l’explosion, le sapeur 1ère classe Maxime Acard, qui est resté enseveli sous les décombres pendant deux heures, va «très bien», nous indique le lieutenant-colonel Gabriel Plus, porte-parole des Sapeurs-Pompiers de Paris. «Il présente des blessures superficielles, il a eu beaucoup de chance mais il est très choqué», rapporte-t-il. «Cette intervention a été terrible pour lui. Il s’est engagé avec ses camarades qu’il connaissait depuis longtemps et sait qu’ils ne sont plus là aujourd’hui». Les pompiers de Paris ont lancé une cagnotte pour soutenir les familles des deux sapeurs-pompiers tués dans l’explosion. Dimanche peu avant midi, plus de 20.000 euros avaient été versés.

Que font les pompiers ce dimanche?

Trois équipes de pompiers étaient engagées pour retrouver la personne portée disparue et sécuriser les lieux: un groupe cynotechnique, le groupe d’intervention en milieu périlleux (GRIMP) et les spécialistes de recherche et sauvetage en milieu urbain (RSMU). Au total, «55 pompiers sont actuellement mobilisés et travaillent dans des conditions périlleuses», nous explique le commandant Moulin. Les pompiers travaillent avec les architectes de la préfecture de police de Paris.

Pour sécuriser les opérations de sauvetage, des étais ont été mis en place pour stabiliser la structure du bâtiment impacté, le 6 rue de Trévise. «Il faut s’imaginer que le plancher du premier étage est tombé sur celui du rez-de-chaussée qui est lui-même tombé au sous-sol», décrit le porte-parole des sapeurs-pompiers de Paris. «Maintenant que nous avons sécurisé la zone de recherches, nous enlevons les déblais pierre par pierre, à la main», détaille-t-il, précisant qu’il y a beaucoup de gravas. L’étape d’après consistera à poursuivre les opérations de sécurisation pour laisser place aux experts et aux assurances. «Cela peut durer trois à quatre jours», indique le commandant Moulin.

Outre les victimes, combien y a-t-il de sinistrés ?

D’après les sapeurs-pompiers de Paris, environ 150 personnes ont été prises en charge à la mairie du IXe arrondissement. Ils ont pu se fournir en article de première nécessité auprès de la Croix-Rouge, selon France Info. Leur ont été proposés des solutions de relogement dans des centres d’hébergement et à l’hôtel. Certains ont pu voir des médecins et des psychologues.
Pourquoi les habitants ne peuvent pas rejoindre leurs logements ?

Par mesure de sécurité, la préfecture de police de Paris a condamné 12 immeubles de la zone de l’explosion, selon France Info. «Certains bâtiments souffrent de dommages structurels», expliquait samedi le directeur adjoint de cabinet du préfet de police, Matthieu Garrigue-Guyonnaud, devant les sinistrés réunis dans la salle de spectacle de la mairie du IXe arrondissement. «Ces bâtiments ne sont pas habitables dans l’immédiat parce que, pour certains, les planchers ont disparu, parce que les murs sont trop fragiles et menacent de tomber. Vous donner l’autorisation de réintégrer ces immeubles serait vous faire courir un danger mortel et nous n’en prendrons pas la responsabilité. Ces immeubles sont inaccessibles, il n’est même pas possible d’aller chercher vos effets personnels.»

D’autres questions restent en suspens: d’où provenait la fuite de gaz? Le réseau de gaz était-il défectueux? Seule l’enquête ouverte par le parquet de Paris pour déterminer l’origine du drame permettra de le déterminer. Interviewé dans Le Parisien, Alexandre Vesperini, élu DVD du VIe arrondissement, a rappelé que «le réseau de gaz parisien est dans un état de vétusté avancé».

«.Je n’incrimine pas les gaziers, mais force est de constater que ce réseau, constitué au début du XXe siècle, est un véritable boulet meurtrier», réagit-il, regrettant que le réseau ne soit pas rénové plus rapidement.

En réponse, GRDF s’inscrit en faux et rappelle que le réseau de gaz parisien fait l’objet d’une surveillance permanente. Ainsi, plus de 50 millions d’euros sont investis et 40 km de réseaux renouvelés chaque année dans Paris.

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