Le président arménien a nommé lundi le réformateur Nikol Pachinyan Premier ministre, à l’occasion de la première session du Parlement issu des législatives anticipées convoquées par le leader du mouvement populaire de mai pour consolider son pouvoir.
Devant le Parlement nouvellement élu de cette ex-république soviétique du Caucase, le président arménien Armen Sarkissian a salué « le haut degré de légitimité » de la nouvelle majorité menée par Nikol Pachinian, un ancien journaliste de 43 ans.
Mi-décembre, la coalition dirigée par le parti « Contrat civil » de M. Pachinyan a remporté une large victoire en rassemblant 70,43 % des votes.
Selon la Constitution, il dispose désormais de quinze jours pour former un gouvernement.
M. Pachinian était déjà devenu Premier ministre en mai après avoir mené pendant plusieurs semaines des manifestations massives contre le gouvernement.
Mais il ne contrôlait pas le Parlement, encore largement acquis au Parti républicain de l’ex-président Serge Sarkissian, raison pour laquelle, bloqué dans ses réformes, il a convoqué des élections anticipées.
Il a lancé depuis son arrivée au pouvoir une croisade tous azimuts contre la corruption – de l’armée ou des douanes jusqu’aux écoles -, prône une « révolution économique » dans un pays où quelque 30 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, selon les statistiques officielles.
Côté politique, le leader de la « révolution de velours » arménienne promet de « sceller davantage l’alliance stratégique avec la Russie et en même temps de renforcer la coopération avec les Etats-Unis et l’Union européenne », équilibrant une diplomatie dominée par les bonnes relations avec Moscou.
Lors des législatives anticipées, le Parti républicain de l’ex-président Serge Sarkissian n’a lui obtenu que 4,7 % des suffrages, échouant à dépasser le seuil de 5 % nécessaire pour entrer au Parlement.