L’investiture de Nicolas Maduro pour son second mandat présidentiel n’a pas été soutenue par l’Assemblée nationale du Venezuela et a été dénoncée par des pays voisins et l’Occident. Caracas devrait élargir ses activités en dehors du monde occidental pour surmonter la crise et son isolement dans la région, déclare un historien brésilien.
L’opposition vénézuélienne ne reconnaît pas la réélection de Nicolas Maduro en 2018, qui symbolise pourtant la victoire du chavisme dans le pays. La droite prétend notamment que les résultats en auraient de toute évidence été falsifiés, a rappelé Roberto Santana, professeur à l’université d’État de Rio de Janeiro.
«Cette position de la droite manque manifestement de logique, car la même Commission électorale du Venezuela avait organisé des élections à l’Assemblée législative en 2015, remportées alors par l’opposition. Il en résulte que l’opposition ne reconnaît que sa propre victoire», a relevé l’interlocuteur de l’agence.
Évoquant la crise économique qui ruine le Venezuela et fait souffrir sa population, l’historien a insisté sur le rôle des sanctions imposées par l’administration de Donald Trump.
«L’actuel problème économique du Venezuela vient de l’extérieur. Il s’agit notamment du blocus économique imposé par Donald Trump depuis l’année dernière», a-t-il précisé.
Et d’ajouter que dans la situation actuelle quand des pays voisins se prononcent contre l’entrée en fonction de Nicola Maduro et suspendent même leurs relations diplomatiques avec le Venezuela, l’isolement diplomatique de celui-ci dans la région n’était pas à exclure. Aussi, Caracas pourrait-il compter sur l’appui des gouvernements idéologiquement proches, dont ceux de Cuba et du Nicaragua.
«Le gouvernement de Maduro renforcera et renforce déjà depuis l’année dernière ses relations avec la Chine, la Russie, l’Inde et la Turquie. Autrement dit, il oriente son économie vers l’Asie, région qui est devenue ces 10 dernières années le centre de l’économie mondiale, reléguant au second plan les Amériques et l’Europe», a souligné M.Santana.
Selon ce dernier, la pression sur le Venezuela finira par baisser tôt ou tard pour des raisons économiques, des pays tels que le Brésil et l’Argentine, perdant de l’argent en relâchant leurs liens avec Caracas.
«Les peuples d’Amérique latine n’ayant aucun intérêt à des conflits entre leurs gouvernements. Au contraire, leur intérêt est dans l’intégration de l’Amérique latine tous azimuts, économique, social, diplomatique et culturel, parce que tous les pays y gagneraient», a résumé l’interlocuteur.