Brexit : après le rejet de l’accord, le chaos ?

Défaite historique pour Theresa May au Parlement britannique : les députés ont massivement rejeté, mardi 15 janvier, l’accord sur le Brexit négocié par la Première ministre avec Bruxelles. Un revers qui ouvre une période d’incertitude politique.

Theresa May avait appelé les députés à un sursaut pour voter, mardi 15 janvier, en faveur de l’accord sur le Brexit négocié par Londres avec Bruxelles, ce qui ouvrirait la voie à une sortie en douceur de l’Union européenne. Son souhait ne s’est pas exaucé : le Parlement a rejeté le texte, infligeant un sérieux camouflet à la Première ministre britannique. Le revers subi est sans appel : 432 députés ont voté contre l’accord, 202 ont voté pour.

Il s’agit d’un échec historique. La dernière fois qu’un gouvernement a perdu au Parlement avec un écart  de plus de 100 voix remonte à 1924. À l’époque, de nouvelles élections avaient été organisées dans la foulée pour surmonter la crise. Le leader de l’opposition travailliste actuelle, Jeremy Corbyn, aimerait que l’histoire se répète. Peu après la lourde défaite de Theresa May, le chef du Labour a déposé une motion de censure, qui sera débattue merdredi.

« Une telle initiative n’a que peu de chance d’aboutir », estime Agnès Alexandre-Collier, universitaire et spécialiste de la politique britannique détachée à la Maison Française d’Oxford. Si les conservateurs sont, dans la grande majorité, opposés au plan pour le Brexit concocté par Theresa May et l’Union européenne, ils ne sont pas prêts à de nouvelles élections et le petit Parti unioniste démocrate irlandais a signé un accord avec le gouvernement qui l’oblige à le soutenir en cas de vote de défiance.