Le Premier ministre grec Alexis Tspiras joue mercredi soir son va-tout devant le Parlement, appelé à voter la confiance au terme de deux jours de débats acharnés entre partisans et opposants de l’accord sur le nouveau nom de la Macédoine.
Avant de voter prochainement sur l’accord de Prespes (ou Prespa) qui rebaptise le petit pays balkanique en « République de Macédoine du Nord », les députés grecs doivent décider mercredi à minuit (22H00 GMT) s’ils accordent ou non leur confiance au gouvernement Tsipras.
« Je suis certain que les élus vont sauvegarder la stabilité du pays car nous sommes à un moment très important », a déclaré mercredi le chef du gouvernement grec, dont la coalition a éclaté sous l’effet des divisions provoquées par cet accord gréco-macédonien conclu en juin.
Le Premier ministre devrait obtenir la confiance des députés, demandée après la démission de son allié, le ministre de la Défense Panos Kammenos, chef du petit parti souverainiste des Grecs indépendants (ANEL), qui a mis un terme à quatre ans de coalition.
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Son parti, Syriza, compte 145 députés sur 300. S’il n’a besoin que d’une majorité simple de 120 députés présents, « l’objectif du gouvernement est d’obtenir plus de 151 votes », soit la majorité absolue, a déclaré Dimitris Tzanakopoulos, porte-parole du gouvernement, cité par l’agence Ana.
Car ce vote « n’est pas seulement un vote de confiance au Premier ministre mais aussi aux initiatives du gouvernement », a-t-il estimé.
Le gouvernement « a encore neuf mois et de très importantes missions à mener », selon le Premier ministre, qui estime que les prochaines législatives n’auraient pas lieu avant octobre, à la fin de son mandat.
Alexis Tsipras est certes fragilisé par le départ de son ancien ministre, qui votera la défiance en raison de son opposition à l’accord gréco-macédonien. Mais il doit pouvoir compter sur le vote de quatre députés ANEL ayant fait sécession et sur celui d’une élue indépendante, selon les médias grecs. La presse évoque également le vote-clé d’un député dissident du parti pro-européen Potami, qui aurait décidé d’accorder sa confiance à Tsipras.