Grand débat national : « Jupiter consent à descendre de son piédestal »

Au lendemain du lancement du grand débat par Emmanuel Macron face à 600 maires en Normandie, les éditorialistes se montrent plutôt optimistes.

À l’issue du lancement mardi du grand débat par Emmanuel Macron, la majeure partie de la presse veut croire aux vertus de cet exercice inédit à l’échelle nationale. Dans La Voix du Nord, Jean-Michel Bretonnier estime par exemple que « pour un débat politique et citoyen, c’était un bon début » tandis que beaucoup saluent le rôle joué par les quelque 600 maires de Normandie, qui ont participé à cet échange marathon de 6 h 30. « Certains ont su briser la langue de bois, forcer le président à se dévoiler », note Bernard Stéphan, de La Montagne.

Sur la forme, Patrice Chabanet du Journal de la Haute-Marne, remarque que « Jupiter consent désormais à descendre de son piédestal » en choisissant de « parler cash, loin du langage technocratique qui lui est souvent reproché ». « Seul dans l’arène, le chef de l’État aura au moins eu le mérite d’écouter et de rassurer des élus ruraux en perte de confiance », renchérit Jean-Michel Servant dans Midi libre.

« Toucher du doigt la réalité du terrain »

Pour Philippe Marcacci de l’Est républicain, le président de la République a « tendu la main aux maires ruraux » et Cécile Cornudet des Échos estime même que « l’exécutif a tout fait pour que la parole se libère ».

Cet exercice inédit à l’échelle nationale a permis au chef de l’État de toucher « du doigt “la réalité du terrain” et les attentes auxquelles il va devoir répondre », veut croire l’éditorialiste du Midi libre. Dans La Charente libre, Maurice Bontick souligne cependant que le chef de l’État doit faire « attention aux mots qui ressortent trop souvent de son inconscient ». Et, si Emmanuel Macron s’est engagé à ce que toutes les questions soient « recevables », « le président a fait comprendre que ce ne serait pas le cas de toutes les réponses », tient à rappeler Rémi Godeau dans l’Opinion.

En attendant, pour Jean-Michel Servant, cet exercice aura eu le mérite de faire prendre conscience à Emmanuel Macron de la « mesure du chantier qu’il a devant lui ». Jean Levallois, de la Presse de la Manche, rappelle pour sa part qu’il est dans « l’intérêt de tous que ce grand débat réussisse, c’est-à-dire qu’il aboutisse à des propositions qui pourront être mises en œuvre pour améliorer le sort des Français ».

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