A l’occasion de la troisième anniversaire de la mise en œuvre du Plan d’Action Global commun sur le nucléaire iranien (PAGC) (16 janvier 2019), la France a réitéré son « plein soutien »à l’accord signé en 2015 et souligne l’importance de la levée des sanctions telle que prévue par l’accord.
« Le 16 janvier 2019 marque les trois ans de la mise en œuvre de l’accord sur le nucléaire iranien (JCPOA – selon son acronyme anglais).
À cette occasion, la France réitère son plein soutien au JCPOA. L’accord, endossé à l’unanimité par le Conseil de Sécurité des Nations unies via la résolution 2231, constitue un élément-clé du régime de non-prolifération et un facteur important pour la sécurité internationale et régionale », peut-on lire dans une déclaration émise sur le site du ministère français des A.E.
« Tel que confirmé par l’AIEA dans son dernier rapport du 12 novembre 2018, le JCPOA remplit pleinement ses objectifs en garantissant que le programme nucléaire iranien demeure pacifique. La France continuera de soutenir l’accord tant que l’Iran respectera l’ensemble de ses obligations nucléaires.
La France souligne l’importance de la levée des sanctions telle que prévue par l’accord ainsi que sa détermination à protéger la liberté des opérateurs économiques engagés dans des échanges commerciaux légitimes avec l’Iran, conformément à la résolution 2231du Conseil de sécurité des Nations unies et la législation européenne. À cette fin, la France salue l’adoption par l’Union européenne d’un « statut de blocage » renouvelé et rappelle son engagement actif en E3 et en lien avec l’Union européenne pour créer un mécanisme ad hoc de compensation des échanges (Special Purpose Vehicle) visant à faciliter les transactions et à s’assurer que le peuple iranien bénéficie des échanges économiques.
La France finit la déclaration par se dire pour une approche visant à limiter le programme balistique de l’Iran, et de ce qu’elle appelle « les activités régionales déstabilisantes».
Elle venait également de condamner le lancement par Téhéran d’un nouveau satellite scientifique de fabrication iranienne au nom de la résolution 2231.
La résolution 2231 à laquelle fait allusion la France, a été adoptée, en été 2015, par le Conseil de sécurité de l’Onu en vue de valider l’accord nucléaire qui venait d’être signé entre l’Iran et les 5+1. La ratification de cette résolution a entraîné l’annulation d’autres résolutions du Conseil de sécurité qui avaient été auparavant adoptées contre l’Iran.
Ce soi-disant soutien de Paris à l’accord nucléaire, intervient à un moment où la France ne cesse de prendre une position similaire à celle de Washington et de Tel-Aviv au sujet des moyens défensifs de l’Iran. Il n’est absolument pas question pour l’Iran de négocier ses capacités défensives, d’autant plus que la France peine à se libérer de l’emprise US pour adopter une position réelle et logique dans ses relations avec l’Iran. Et c’est d’ailleurs, à cause de cette emprise US que la France a quitté le marché lucratif de l’Iran, une politique qui porte atteinte aux intérêts des citoyens français qui vivent, actuellement, une situation économique difficile.
La résolution 2231 du Conseil de sécurité adresse une demande non contraignante à l’Iran ; elle lui demande de ne pas tester les missiles qui ont été conçus pour porter des ogives atomiques. Et Téhéran a annoncé à maintes reprises qu’aucun des missiles qu’il avait testés n’avait été conçu pour porter des têtes nucléaires.
Le 20 juillet 2015, le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité la résolution 2231, par laquelle il a approuvé le Plan global d’action conjoint (PGAC). En mai, les Etats-Unis ont quitté cet accord au mépris du droit international et surtout des intérêts de leurs alliés européens.
L’Iran a affirmé à maintes reprises que le développement de missiles relevait de « la dissuasion » et entrait dans le cadre d’un « programme défensif, légal et légitime, qui ne pouvait pas être arrêté et n’a rien à avoir avec l’accord nucléaire et la résolution de 2231.
Ces deux dernières années chaque test balistique iranien a provoqué sous l’impulsion hystérique des Américains, des réactions illégitimes et des réunions au Conseil de sécurité. Les Etats-Unis ont tout fait pour que leurs sanctions anti-iranienne soient largement extraterritoriales et propre à « chasser » l’Europe du marché iranien.
A chaque réunion, la Russie et la Chine ont souligné la parfaite conformité des tests de missile iranien avec la résolution du Conseil de sécurité. Pour de nombreux analystes la nouvelle manœuvre des Américains est destinée à imposer à l’Europe une logique de confrontation avec l’Iran, ce que l’Europe a tenté d’éviter.
pour le moment. Il y a là aussi une volonté de faire l’échec aux mécanismes anti-sanction auxquels l’Europe s’essaie pour restituer son droit au commercer avec le monde sans avoir à rendre des comptes aux Américains.