Brexit : les principaux scénarios après le rejet massif de l’accord de divorce

La Première ministre britannique Theresa May a survécu mercredi de justesse à une motion de défiance de l’opposition travailliste. La veille, les députés britanniques avaient en revanche massivement rejeté son plan de retrait de l’UE.

Voici les principaux scénarios possibles après ces votes :

Essayer à nouveau

Rien n’empêche légalement le gouvernement de soumettre une nouvelle fois le même accord aux députés, encore et encore, jusqu’à ce qu’ils l’approuvent.

Pour Theresa May comme pour l’UE, l’accord de divorce issu de longues négociations est le seul et le meilleur possible.

Pour sortir de l’impasse, la dirigeante conservatrice s’est finalement résolue mercredi à engager des discussions avec l’opposition, invitant les chefs de partis à la rencontrer dès le soir-même. Et elle doit présenter un « plan B » d’ici lundi aux députés

L’accord rejeté réglait la question de la facture que devrait régler Londres à l’UE pour honorer ses engagements, définissait les droits des citoyens expatriés et, point le plus controversé, contenait une disposition destinée à éviter le retour d’une frontière physique entre l’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord.

« No deal »

Le rejet de l’accord par la Chambre des communes a accru la possibilité d’un Brexit sans accord, particulièrement redouté par les milieux économiques, qui agitent le spectre d’un effondrement de la livre et d’une montée en flèche du chômage.

Les relations économiques entre le Royaume-Uni et l’UE seraient alors soumises aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et une multitude de contrôles douaniers et réglementaires devraient être mis en place en urgence.

Pénuries de médicaments, embouteillages monstres aux abords des ports, avions cloués au sol, perte de croissance… Ces sombres perspectives sont balayées par les Brexiters les plus acharnés, pour lesquels « une absence d’accord vaut mieux qu’un mauvais accord », et qui veulent une politique commerciale indépendante.

Report du Brexit

L’éventualité est largement évoquée à Bruxelles. Selon une source diplomatique, « une prolongation après le 29 mars est possible mais pas au-delà du 30 juin car le nouveau Parlement européen sera constitué ».

Les Européens y voient une occasion pour le Royaume-Uni de réfléchir pour sortir de l’impasse politique née des divergences de vue sur ce que doit être le Brexit.

Une centaine de députés européens de différents bords politiques se sont engagés lundi à soutenir une demande de report de Londres. Mais dans ce cas, quid des élections européennes, qui se dérouleront entre le 23 et le 26 mai?

Theresa May a estimé lundi que la date du Brexit ne devrait pas être reportée.

Second référendum

Un second référendum, exclu par Theresa May, est réclamé par les europhiles dans l’espoir qu’il inverse le résultat de la consultation du 23 juin 2016, et par certains responsables politiques pour débloquer la situation.

Reste à définir les questions posées : maintien dans l’UE ou plan de Theresa May ? Ou sortie sans accord ? Sans garantie que la consultation donnerait un résultat différent de celui du précédent.

Le Parti travailliste, principale formation d’opposition, pourrait se ranger à cette option faute d’obtenir des élections anticipées.

Elections générales

Elles ne peuvent être totalement exclues, dans cette saga à rebondissements, même après le rejet de la motion de censure de mercredi. C’est en tous cas le principal objectif du Labour.

Si les travaillistes l’emportent, ils comptent négocier un nouvel accord avec Bruxelles mais il leur faudrait du temps, a déclaré Jeremy Corbyn, évoquant un probable report de la date de sortie de l’UE.

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