Le consul général de France à Alger a expliqué les causes ayant engendré la chute d’environ 30% par rapport à 2017 du nombre de visas accordés aux Algériens en 2018. Il nie catégoriquement l’existence de toute politique de restriction les concernant.
Le nombre de visas délivrés aux Algériens au cours de l’année 2018 a baissé d’environ 30% par rapport à 2017. Dans le même temps, le nombre de visas délivrés aux Marocains et Tunisiens a augmenté, selon les statistiques publiées par le ministère français de l’Intérieur. Réagissant aux commentaires parus dans la presse algérienne suite à la publication de ce rapport du ministère, Marc Sedille, le consul général de France à Alger, a expliqué dans un entretien accordé au site d’information Tout Sur l’Algérie (TSA) les raisons de cette baisse.
Tout en indiquant que le taux de refus avait atteint 48% des demandes déposées au niveau des trois consulats de France en Algérie (Alger, Oran et Annaba), le diplomate a affirmé qu’«il n’y a pas de quota de visas pour les Algériens».
Selon lui, deux raisons sont à l’origine de la baisse du nombre de visas délivrés aux ressortissants algériens.
La première est d’ordre logistique. Elle tient au fait du changement du prestataire, en passant de TLS à VFS, durant les premiers mois de l’année 2018, et à l’arrivée, de la plateforme gouvernementale France-visas. «Il y a eu le changement de prestataire au début de l’année. On s’était arrêté quasiment pendant un mois et il y avait beaucoup de tension pour la prise de rendez-vous à cette époque. Il y a eu une certaine difficulté à remettre la machine en route. Cela s’est traduit par une baisse du nombre de dossiers traités, donc du nombre de visas délivrés aussi», a-t-il expliqué. En plus «l’arrivée de France-Visas […] s’est traduite par la disparition immédiate des allègements qui existaient autrefois du dispositif dérogatoire, qui permettait à certaines catégories d’obtenir le visa avec un dossier allégé».- a-t-il encore ajouté.En plus du renforcement du contrôle aux frontières à cause de la crise migratoire, M.Sedille a souligné que «s’il y a des taux de refus aussi élevés, c’est aussi parce qu’il y a de mauvaises pratiques, qu’on peut corriger».
À titres d’exemples, le diplomate a dénoncé deux pratiques. Il y a d’abord «les dossiers incomplets ou les dossiers qui contiennent des pièces qui ne sont pas fiables», a déclaré le responsable en citant les faux bulletins de salaire ou les fausses attestations d’assurance sociale. La seconde, selon lui, est le «détournement» de l’objet initial du visa pour, par exemple, effectuer des soins dans les hôpitaux français sans régler la facture de la prestation. À ce titre, Marc Sedille a indiqué que la dette cumulée dans les hôpitaux de la région parisienne par les ressortissants algériens s’élèvait à 25 millions d’euros.
Selon les chiffres avancés par le ministère français de l’Intérieur, le nombre de visas octroyés aux ressortissants algériens est passé de 413.976 en 2017 à 297.104 en 2018, soit une baisse de 28,23%.En 2017, en termes de nombre de visas accordés par la France, l’Algérie occupait la deuxième place derrière la Chine. En 2018, elle était quatrième derrière la Chine, la Russie et le Maroc. Ces trois pays ont vu le nombre de visas délivrés par les autorités consulaires françaises à leurs citoyens augmenter par rapport à 2017.