La déclaration faite par le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev il y a 56 ans informant de la création de la bombe à hydrogène en URSS a eu l’effet d’une douche froide pour les Américains et a permis de renforcer la sécurité mondiale, estiment des experts.
Le discours du chef de l’URSS Khrouchtchev annonçant la création de la nouvelle arme soviétique a été tenu le 16 janvier 1963 dans un contexte de détérioration des relations entre Moscou et Washington après une brève détente.
La situation était aggravée par le conflit d’intérêts des USA et de l’Union soviétique à Cuba, où Fidel Castro était arrivé au pouvoir après la révolution, et sur le continent africain. Moscou a tenté de s’entendre avec l’Occident sur la réduction des armes, mais ces démarches n’ont pas abouti. Dans ces conditions, l’URSS avait besoin de montrer sa puissance afin d’assurer la sécurité dans le monde.Le professeur à l’université d’État Lomonossov de Moscou et membre du conseil scientifique auprès du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie Andreï Manoïlo note que la conception de la bombe à hydrogène en URSS a «fortement repoussé le début d’une guerre nucléaire».
Il explique qu’en 1963, les USA avaient déjà mis au point un plan pour faire face à l’arme nucléaire soviétique. Washington était persuadé de pouvoir abattre tous les missiles soviétiques, et le monde se trouvait au seuil d’une guerre nucléaire.
«Par conséquent, l’apparition de la bombe à hydrogène en URSS a fait l’effet d’une douche froide pour les Américains. Cela les a fait revenir sur terre», explique Andreï Manoïlo à l’agence de presse Nation News.L’expert a rappelé que Washington se tenait toujours au principe des «dommages acceptables». Selon Andreï Manoïlo, les USA étaient prêts à se lancer dans une aventure et à déclencher un conflit, mais la déclaration de Nikita Khrouchtchev les en a dissuadés.
«Évidemment, l’élaboration de la bombe à hydrogène par les chercheurs soviétiques avait une immense importance pour la sécurité de notre pays», poursuit-il.
Et d’ajouter que la «douche froide» de Khrouchtchev peut être comparée à l’allocution de Vladimir Poutine devant l’Assemblée fédérale concernant la création d’une toute nouvelle arme nucléaire stratégique en Russie. L’expert a expliqué qu’aujourd’hui, pour la dissuasion d’un ennemi, il fallait posséder la parité ou un avantage en matière d’armement offensif.Le discours de Vladimir Poutine devant l’Assemblée fédérale a eu lieu le 1er mars 2018. Pendant deux heures, le chef de l’État avait présenté cinq nouveaux armements russes, notamment Kinjal et Avangard. Comme l’ont indiqué les experts, le Président russe a de facto ouvertement annoncé une supériorité militaro-technique majeure de la Russie par rapport aux USA et à leurs alliés.