Ripostant à des tirs de drone depuis le Yémen, la coalition dirigée par Riyad a effectué une série de raids aériens contre Sanaa. L’attaque a fait au moins deux morts et plusieurs blessés parmi les civils, mais a aussi semé le doute sur la reprise des négociations de paix prévue ce mois-ci.
La coalition sous commandement saoudien a mené dans la nuit de samedi à dimanche une série de raids aériens sur Sanaa, la capitale yéménite aux mains des rebelles chiites Houthi, alors que les Nations unies s’efforcent de consolider le cessez-le-feu à Hodeïda.
Selon la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabiya, plusieurs cibles militaires ont été visées, notamment la base aérienne d’Al-Doulaïmi, un site d’où partent des drones et des camps d’entraînement militaire.Al-Massira, la deuxième chaîne publique yéménite, parle de 24 frappes aériennes à Sanaa depuis samedi soir, dont quatre sur la base aérienne. Des cibles civiles, notamment une usine de plastique, ont également été touchées, ajoute-t-elle.
Au moins deux civils ont été tués et plusieurs blessés, rapportent des membres du personnel médical et des témoins, qui parlent d’habitations détruites.
«Les raids ont été d’une violence sans précédent depuis un an», a déclaré Aroua Abdoul Karim, un habitant de Sanaa joint par Reuters.
Ces raids, menés après les tirs de drone qui ont fait plusieurs morts la semaine dernière, lors d’un défilé des forces gouvernementales dans la province de Lahaj, sèment le doute sur la reprise des négociations, prévue ce mois-ci.La trêve, conclue le mois dernier en Suède sous l’égide de l’Onu, est globalement respectée à Hodeïda, le grand port aux mains des Houthis par lequel transite l’essentiel de l’aide humanitaire. Mais la démilitarisation de la ville a pris du retard en raison des ambiguïtés de l’accord, censé ouvrir la voie à un règlement négocié du conflit.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a donné son feu vert mercredi au déploiement de 75 observateurs pendant six mois à Hodeïda.