Où croiser à la fois de farouches défenseurs de l’environnement et des patrons d’entreprises polluantes ? A Davos, où les premiers tentent de convaincre les seconds, souvent venus en jets privés, de conjuguer bonnes affaires et respect de la planète.
Etre ou ne pas être au Forum économique de Davos ? Telle est la question que Greenpeace se pose chaque année. Venir « n’est pas une évidence. Parce qu’il s’agit du rassemblement d’une élite qui est responsable de tous les maux que nous subissons à l’heure actuelle », confie à l’AFP Jennifer Morgan, directrice exécutive de l’organisation non-gouvernementale britannique.
Comme un symbole, après Donald Trump l’an dernier, c’est un autre climato-sceptique affiché, le président brésilien Jair Bolsonaro, qui avait cette année l’honneur de la tribune, au grand dam des ONG, inquiètes de l’impact de ses projets économiques pour la forêt amazonienne et les tribus autochtones.
La directrice de Greenpeace a pourtant repris son bâton de pélerin, aux côtés de grandes figures de l’écologie: la primatologue Jane Goodall, le naturaliste David Attenborough ou l’ex-vice-président américain Al Gore.
Ils ont du grain à moudre: de l’industrie pétrolière au secteur de la chimie en passant par les transports ou l’agroalimentaire, les patrons à convertir aux énergies renouvelables ou aux alternatives au plastique ne manquent pas dans les couloirs feutrés du centre des Congrès de Davos.
En témoigne le nombre record de vols de jets privés attendus cette semaine dans les aéroports avoisinant la coquette station des Alpes suisses: 1.500 contre 1.300 un an plus tôt, selon la société d’affrètement Air Charter Service (ACS).
Un paradoxe alors que le changement climatique a été placé au premier rang des risques pour l’économie mondiale par les participants au Forum, dans un sondage dévoilé la semaine dernière par les organisateurs.