L’Américano-britannique Paul Whelan, arrêté fin décembre à Moscou et accusé d’espionnage, sera présenté au tribunal aujourd’hui pour l’examen de sa demande de libération sous caution, son avocat disant avoir peu d’espoirs qu’elle soit acceptée.
« En Russie, la règle veut qu’on laisse les gens en prison », a déclaré l’avocat de Paul Whelan, Vladimir Jerebenkov, à l’extérieur du tribunal où l’ex-Marine américain doit apparaître pour une audience à huis clos. Paul Whelan, 48 ans, a été arrêté le 28 décembre dans un contexte déjà lourd d’affaires de ce type entre la Russie et les Occidentaux. Les services de sécurité russes (FSB) affirment l’avoir interpellé « pendant qu’il commettait un acte d’espionnage », ce qu’il dément. Il encourt une peine pouvant aller jusqu’à vingt ans de prison. Certains observateurs estiment que son arrestation est liée à celle de Maria Butina en juillet à Washington et que Paul Whelan pourrait servir de monnaie d’échange. La Russe Maria Butina a plaidé coupable d’espionnage au profit de Moscou.
Selon Vladimir Jerebenkov, le procès de Paul Whelan n’aura probablement pas lieu avant six mois et aucun échange ne pourrait être organisé avant la fin de celui-ci. « Je l’ai vu la semaine dernière (…), il se sent bien. Il a le sens de la dignité », a déclaré l’avocat. Une porte-parole de l’ambassade américaine à Moscou a déclaré aux médias russes que le cas est « suivi de près » par les autorités américaines. Nous « continuons d’appeler la Russie à suivre la loi internationale et produire un procès rapide, juste et transparent », a ajouté Andrea Kalan. L’ambassadeur américain à Moscou, Jon Huntsman, a rendu visite à Paul Whelan dans sa prison de Lefortovo, à Moscou.
Paul Whelan, qui cumule les nationalités américaine, britannique et irlandaise visitait la capitale russe pour le mariage d’un ami, selon sa famille. Né au Canada, il est directeur de la sécurité internationale du groupe BorgWarner, un fabricant américain de pièces détachées dans le secteur automobile. Plusieurs experts ont remis en doute le fait qu’il puisse être un espion. Selon le New York Times, il avait été traduit en cour martiale en 2008 pour vol et escroquerie, infraction qui empêche ou au moins complique un recrutement au sein du renseignement.