Selon les résultats d’une étude de l’Institut de sondage allemand Forsa, la plupart des Allemands (73%) soutient la construction du gazoduc Nord Stream 2, que les États-Unis avaient tenté d’empêcher en lançant des menaces de sanctions.
Près des trois-quarts des Allemands (73%) sont favorables à la construction du Nord Stream 2, selon un sondage de l’Institut Forsa dont les résultats ont été publiés par le journal Neue Presse.
67% des sondés ne considèrent pas le projet comme une menace et 16% estiment que l’Allemagne pourrait s’en passer.
Plus de la moitié des personnes interrogées donnent raison à Donald Trump, qui a déclaré que les livraisons de gaz par le Nord Stream 2 rendraient Berlin dépendant vis-à-vis de Moscou. Cependant l’écrasante majorité (90%) explique la position du Président des États-Unis par sa volonté de vendre à l’Allemagne le gaz américain.L’ambassadeur états-unien en Allemagne Richard Grenell avait émis des menaces à l’encontre de sociétés allemandes participant au projet gazier, rappelant le risque de sanctions qu’encouraient ces dernières. Un porte-parole du diplomate avait expliqué que cela ne devait pas être perçu comme une menace mais juste comme un «message clair» de Washington.
La porte-parole de la diplomatie allemande, Maria Adebahr, avait déclaré que l’Allemagne et les États-Unis avaient des positions différentes sur le Nord Stream 2.
Effectivement, la chancelière allemande, Angela Merkel, avait, pour sa part, plus d’une fois noté que Berlin considérait ce projet comme commercial, tout en le conditionnant au maintien du transit de gaz russe via l’Ukraine.Le ministère allemand des Affaires étrangères a considéré comme une provocation les lettres que l’ambassadeur des États-Unis en Allemagne, Richard Grenell, a adressées aux entreprises participant au projet de gazoduc Nord Stream 2, les menaçant de sanctions.
Le ministre Heiko Maas a critiqué les menaces de sanctions américaines en déclarant que «la politique énergétique européenne devrait être décidée en Europe, plutôt qu’aux États-Unis».
Le ministre allemand de l’Économie et de l’Énergie, Peter Altmaier, a déclaré ce lundi 21 janvier que le pays n’interviendrait pas dans le processus de construction du gazoduc, parce que l’Allemagne n’avait pour cela aucune raison juridique.
Le projet Nord Stream 2 prévoit la construction d’un gazoduc d’une capacité de transfert de 55 milliards de mètres cubes par an depuis la Russie jusqu’en Allemagne en passant par la mer Baltique, soit une longueur de plus de 1.200 kilomètres. Angela Merkel a souligné à maintes reprises que Berlin considérait ce projet comme commercial, tout en liant sa réalisation au maintien du transit de gaz russe via l’Ukraine.La Russie a également déclaré plusieurs fois qu’il s’agissait d’un gazoduc absolument commercial et compétitif. Par ailleurs, Vladimir Poutine a souligné que l’élaboration du Nord Stream 2 ne signifiait pas pour autant l’arrêt du transit de gaz russe via l’Ukraine.