La visite du président russe Vladimir Poutine à Belgrade a ouvert de nouveau au public la question de l’attitude des médias occidentaux à l’égard de la Serbie, analyse le quotidien de Belgrade « Politika ».
Selon cette édition, on entend souvent des évaluations des activités du président Alexander Vucic. Certains pensent qu’il essaie de trouver un équilibre entre la Russie et l’Occident, d’autres – qu’il est une figure politique intacte. Lorsque le dirigeant russe était en Serbie, les médias américains ont mis en garde contre « l’influence croissante de la Russie ».
Ainsi, l’édition américaine « National Interest », dans un article sur la visite, écrit: « Il n’est pas tout à fait clair que jouer avec Belgrade contribue à la réalisation des intérêts de la politique étrangère américaine, mais que la Russie et la Chine en savent beaucoup. »Au lendemain de l’arrivée de Poutine, Judy Depsie du Carnegie Center a déclaré à Radio Free Europe que Poutine voulait affaiblir l’OTAN, alors que Vucic jouait un double jeu. Mais, comme l’a expliqué Nebojša Krstic, spécialiste de la politique locale, dans cette interview pour Politika, il faut comprendre que Vucic poursuit une politique anti-européenne afin de gagner les faveurs de nombreux électeurs serbes anti-européens.
La chaîne autrichienne ORF a rappelé les manifestations de masse organisées tous les week-ends à Belgrade depuis décembre. Les manifestants exigent la démission de Vucic, l’accusant d’autoritarisme.
Dans le même temps, reconnaît l’ORF, l’opposition ne peut absolument pas devenir une alternative à Vucic, respecté à la fois par Vladimir Poutine et les dirigeants occidentaux.
Ce comportement des principales publications montre qu’il n’est pas question de liberté des médias, ils sont en fait subordonnés aux intérêts des États dans lesquels ils travaillent», a déclaré l’analyste Dragomir Angelkovic.