Le chef de l’armée algérienne a assuré, le 22 janvier, que son institution observera une neutralité absolue en respectant scrupuleusement la Constitution et les lois du pays, lors de la prochaine élection présidentielle d’avril 2019. Cette déclaration est une réponse à ceux qui doutent de la position de l’armée quant à cette échéance électorale.
À l’approche de l’élection présidentielle du 18 avril 2019 en Algérie, dont la convocation du corps électoral a eu lieu le 18 janvier, des candidats ont mis en garde contre les risques de fraude électorale et un éventuel soutien de l’Armée nationale populaire (ANP) algérienne au président sortant Abdelaziz Bouteflika pour briguer un 5e mandat. Le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, chef de l’état-major de l’ANP, s’est engagé au «strict respect» de la Constitution du pays et à faire en sorte que l’armée observe une neutralité absolue dans ce scrutin, selon le communiqué du 22 janvier du ministère de la Défense nationale.
«L’engagement au strict respect de la Constitution représente, inéluctablement, la démarche effective immuable de laquelle nous nous éloignerons jamais, conformément à l’article 28 de la Constitution», a affirmé le chef d’état-major de l’ANP. «L’Armée, conformément à ce texte constitutionnel explicite, est tenue d’exercer exclusivement dans ce cadre, autrement dit, elle se doit de respecter, strictement, la Constitution et les lois de la République», a-t-il encore insisté.
Le 25 décembre, dans une interview accordée au journal El Watan, le général-major à la retraite Ali Ghediri a appelé Ahmed Gaïd Salah à prendre «ses responsabilités» en vue de la prochaine élection présidentielle en pointant du doigt «des aventuriers dont l’unique objectif est de rester au pouvoir et de profiter de la rente».«D’après ce qui s’écrit et se dit, certains demandent un report de la présidentielle, d’autres la continuité. Tous les schémas anticonstitutionnels sont mis sur la table. Connaissant de près le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, je me défends de croire qu’il puisse avaliser la démarche d’aventuriers», a-t-il soutenu. «Je m’interdis d’imaginer que le général de corps d’armée Gaïd Salah puisse permettre à ces gens-là de transcender ce qui est prescrit par la Constitution pour assouvir leur désir, leur instinct et leurs ambitions», a-t-il enfin ajouté en soulignant que «je ne pense pas qu’il puisse trahir sa devise qu’il ne cesse de nous répéter: « le pays avant tout »».
Depuis le 18 janvier, date de convocation du corps électoral en Algérie par l’actuel Président Abdelaziz Bouteflika pour l’élection présidentielle du 18 avril 2019, 32 personnes ont déjà déposé leur lettre d’intention de candidature, selon un communiqué du ministère algérien de l’Intérieur, publié sur son site officiel le 21 janvier.Sur cette liste provisoire publiée par le ministère de l’Intérieur figurent entre autres les noms du général-major à la retraite Ali Ghediri, de l’ancien chef du gouvernement Ali Benflis, ainsi que de Rachid Nekkaz, Ali Faouzi Rebaïne et Abdelaziz Belaid.