Jérôme Rodrigues, une des figures du mouvement des « gilets jaunes » blessé gravement à l’oeil samedi lors d’une manifestation à Paris, réaffirme avoir subi un tir de lanceur de balles de défense (LBD), après s’être entretenu avec l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN), chargée de l’enquête.
Lors d’une conférence de presse organisée à l’hôpital Cochin, où il est hospitalisé, M. Rodrigues a expliqué s’être entretenu avec « la police des polices » pendant près de deux heures.
« L’IGPN m’a confirmé que sur les vidéos qui ont été vues il y a bien le ‘boom’ de la grenade et le +poc+, qui suit derrière, du tir de LBD », a-t-il dit.
Samedi vers 16H45, la tension est montée place de la Bastille entre manifestants « gilets jaunes » et forces de l’ordre. Alors qu’il filmait avec son téléphone en direct, Jérôme Rodrigues s’est effondré au sol.
« Sur la place, je vois un escadron qui se met à charger », a-t-il expliqué dimanche. « J’ai subi deux attaques: une grenade en bas des pieds qui m’étourdit et, 3 secondes après, l’impact de la LBD 40 qui m’arrive à l’oeil ». « Je tiens à préciser qu’une grenade, ça déchiquette. Je n’ai pas l’oeil en lambeaux, j’ai un impact de balle sur l’oeil », a-t-il ajouté.
Son avocat, Philippe de Veulle, avait déjà affirmé dimanche matin que son client avait été blessé par un tir de LBD.
La balle a été remise à l’IGPN pour analyse, a souligné M. Rodrigues.
M. Rodrigues a déclaré avoir porté plainte contre X, contre Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, et contre le chef de l’Etat Emmanuel Macron. Quelques minutes plus tôt, le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Laurent Nuñez, a déclaré à LCI qu’il n’y avait « aucun élément » permettant d’affirmer que Jérôme Rodrigues avait été touché par un tir de lanceur de balles de défense.
Jérôme Rodrigues va devoir rester 5 jours à l’hôpital pour éviter une infection à l’oeil. « Il faut attendre que l’hématome se résorbe pour déterminer si ma vision est toujours opérationnelle ou pas », a-t-il indiqué.
Il a aussi précisé s’être mis d’accord avec Eric Drouet, autre figure du mouvement, pour lancer « un appel au calme » mais « renforcer les actions, sans violence ».
« Je ne lâcherai pas, je serai à des manifs dès que mon état me le permettra », a-t-il assuré.