Lors de la réunion extraordinaire du Conseil de sécurité, le chef de la diplomatie vénézuélienne a demandé à Emmanuel Macron de s’occuper des Gilets jaunes et aux pays européens qui ont fixé à Caracas un ultimatum de huit jours pour annoncer l’organisation de nouvelles élections de respecter la charte de l’Onu.
Commentant, lors de la réunion extraordinaire du Conseil de sécurité qui se tient aujourd’hui, les déclarations des États européens selon lesquelles le Venezuela devrait annoncer sous huit jours l’organisation de nouvelles élections, le ministre des Affaires étrangères de ce pays latino-américain Jorge Arreaza [et non l’envoyé spécial, comme il a été précédemment indiqué, ndlr] à l’Onu a appelé le Président français à prêter attention au mouvement des Gilets jaunes.
«L’Europe qui nous donne 8 jours? Pourquoi? D’où le sortez-vous? Vous avez la moindre autorité vis-à-vis d’un peuple souverain? […] Le Président Macron au lieu de se pencher sur les manifestations permanentes des Gilets jaunes, du peuple ouvrier français vient s’occuper du Venezuela? Occupez-vous de vos affaires, nous ne nous mêlons pas de vos affaires, respectez la charte des Nations unies. Respectez le droit des peuples à l’autodétermination», a-t-il lancé.
Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron a annoncé sur son compte Twitter que la France serait prête à reconnaître Juan Guaido «Président en charge» du Venezuela, si aucune élection n’était annoncée dans un délai de huit jours. L’Allemagne, l’Espagne ont presque simultanément évoqué la même condition. Le Royaume-Uni s’est ensuite joint à cette initiative.
L’opposant Juan Guaido, renvoyé le 22 janvier du poste de président de l’Assemblée nationale vénézuélienne sur décision de la Cour suprême, s’est autoproclamé le lendemain «Président en exercice» du pays et a prêté serment pendant une manifestation à Caracas. Donald Trump l’a reconnu comme «Président par intérim».Nicolas Maduro a estimé que les États-Unis avaient essayé d’organiser un coup d’État au Venezuela et a rompu les relations diplomatiques avec ce pays le 23 janvier, donnant 72 heures à ses diplomates pour quitter le territoire vénézuélien. M.Maduro a qualifié M.Guaido de Président non-constitutionnel.