Venezuela : Maduro rejette l’ultimatum européen, l’avertissement américain

Nicolás Maduro n’a pas tardé à réagir aux menaces brandies par une partie de l’Europe. Le président vénézuélien a rejeté l’ultimatum lancé par plusieurs pays européens lui donnant huit jours pour convoquer des élections.

Il a notamment déclaré que son pays n’était « pas lié » à l’Europe, dans une interview à la chaîne CNN Turk diffusée dimanche.

« Ils devraient retirer cet ultimatum. Personne ne peut nous adresser d’ultimatum », a tranché Nicolás Maduro, dont les propos étaient traduits de l’espagnol en turc. Juan Guaidó s’est autoproclamé mercredi président par intérim du Venezuela, lors d’une grande manifestation d’opposition à Caracas. Peu après, les États-Unis, le Canada et plusieurs pays d’Amérique du Sud, dont le Brésil et la Colombie, l’ont reconnu.

Une réponse « significative »

Les Etats-Unis ont averti que « toute violence et intimidation » au Venezuela contre l’opposition au régime de Nicolas Maduro et au personnel diplomatique américain sur place entraînerait une « réponse significative ». « Toute violence et intimidation contre le personnel diplomatique américain, le leader démocrate du Venezuela, Juan Guaido, ou l’Assemblée Nationale elle-même, représenterait une grave agression contre l’état de droit et entraînera une réponse significative », a tweeté John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump.

L’avertissement ne s’adressait pas spécifiquement à un groupe ou à des individus mais dans un tweet précédant directement ce message, John Bolton notait que « le soutien et le contrôle de Cuba sur les forces de sécurité et paramilitaires » de Nicolas Maduro étaient bien connus. Dimanche également, le Kremlin a démenti la présence au Venezuela de mercenaires russes qui auraient été envoyés pour soutenir Nicolas Maduro, selon plusieurs médias russes.

Consensus européen

Madrid, Paris, Berlin, Londres, Bruxelles et Lisbonne ont exigé samedi la convocation d’élections sous huit jours au Venezuela, faute de quoi ces capitales reconnaîtront le chef du Parlement et président autoproclamé Juan Guaidó comme chef de l’État. « Le Venezuela n’est pas lié à l’Europe. C’est une complète impudence », a assuré le chef d’État vénézuélien, qualifiant d’« erreur » l’initiative des pays européens.

Dans son interview à CNN Turk, Nicolás Maduro a accusé Juan Guaidó de « violer la Constitution », et il a accusé Washington de « tentative de coup » d’État. « Tout ce qui arrive est lié à l’Amérique. Ils nous attaquent et ils pensent que le Venezuela est leur jardin », a-t-il fustigé.

Porte ouverte au dialogue

Affirmant qu’il surmonterait le défi lancé à son pouvoir, il s’est cependant dit « ouvert au dialogue ». Interrogé sur une éventuelle rencontre avec le président américain Donald Trump, Nicolás Maduro a répondu : « Ce n’est pas impossible, mais ce n’est pas probable. J’ai envoyé beaucoup de messages à Donald Trump. »

Le président turc Recep Tayyip Erdogan est un soutien de Nicolás Maduro. Le mois dernier, il lui a rendu visite à Caracas. Le dirigeant vénézuélien s’était rendu en visite en Turquie peu auparavant, après la nouvelle victoire électorale de M. Erdogan, et il a qualifié le président turc d’« ami » de Caracas.

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