Les supermarchés menacés de pénurie en cas de Brexit sans accord ?

Alors que l’ombre d’un Brexit sans accord plane sur le Royaume-Uni, plusieurs grandes chaînes de supermarchés et de fast-food ont adressé une lettre aux députés britanniques pour les avertir que les rayons des magasins britanniques seront moins bien garnis en cas de « no deal ».

Marks and Spencer et McDonald’s dans les signataires

Cette lettre, dévoilée par la fédération professionnelle de la distribution (British Retail Consortium, BRC), est signée notamment par les patrons des géants des supermarchés Sainsbury’s et Asda, leur concurrent Waitrose et les magasins Marks and Spencer, ou encore les chaînes de fast-food McDonald’s et KFC.

Ces enseignes dressent un tableau sombre des conséquences à attendre d’une sortie de l’UE sans accord, avec un impact douloureux en premier lieu pour les consommateurs. « Nous anticipons des risques importants quant au maintien du choix, de la qualité et de la durée de vie de la nourriture que nos consommateurs s’attendent à trouver dans nos magasins », selon la lettre.

La chaîne d’approvisionnement menacée

Un Brexit sans accord, scénario du pire pour les milieux économiques, se traduirait en outre par une hausse des prix du fait de la potentielle baisse de la livre et de la mise en place de droits de douane. Les professionnels du secteur insistent surtout sur les perturbations attendues de leur chaîne d’approvisionnement puisqu’une grande partie des produits frais vendus au Royaume-Uni sont importés du reste de l’Union européenne.

Environ un tiers de la nourriture consommée au Royaume-Uni vient du continent. Traditionnellement, en mars, mois qui verra le pays sortir de l’UE, le pays importe 90 % de ses laitues, 80 % de ses tomates et 70 % de ses fruits hors agrumes. Les grandes enseignes expliquent qu’il est impossible de stocker ces produits frais. Elles ajoutent faire des réserves quand c’est possible de produits surgelés ou réfrigérés, même si les espaces de stockage sont limités.

L’avertissement du secteur de la distribution intervient quelques jours après la mise en garde du groupe aéronautique Airbus, qui prévoit des décisions « très douloureuses » en cas de Brexit sans accord, illustrant la fébrilité de nombreux industriels. Plusieurs responsables économiques, comme le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE) Mark Carney, ont, quant à eux, pointé le manque de préparation logistique dans les ports britanniques.

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