Le Parlement vénézuélien, contrôlé par l’opposition, a nommé aujourd’hui des « représentants diplomatiques » (ambassadeurs et chargés d’affaires) dans une dizaine de pays ayant reconnu son chef, Juan Guaido, en tant que président par intérim.
Les pays concernés sont l’Argentine, le Canada, la Colombie, le Costa Rica, l’Equateur, les Etats-Unis, le Honduras, le Panama et le Pérou, ainsi que le Groupe de Lima, groupe d’une dizaine de pays du continent américain, qui ont tous décidé de ne plus reconnaître le socialiste Nicolas Maduro comme chef de l’Etat.
Juan Guaido, qui dirigeait la séance parlementaire au cours de laquelle ces nominations ont été approuvées, en a profité pour s’adresser aux 2,3 millions de Vénézuéliens qui, selon l’ONU, ont quitté le pays depuis 2015 en raison de la grave crise économique. « Vous nous manquez. Voici vos représentants, qui vont veiller à vos intérêts, mais aussi à votre retour rapide dans la patrie », a-t-il déclaré sous les applaudissements des députés.
Dès dimanche, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo avait annoncé que l’opposant Carlos Vecchio serait le nouveau chargé d’affaires du Venezuela aux Etats-Unis. « Nous exerçons les compétences (de l’exécutif) pour parvenir à la fin de l’usurpation, au gouvernement de transition et à des élections libres », a rappelé Juan Guaido mardi.
Le député de droite s’est autoproclamé président par intérim du Venezuela le 23 janvier en invoquant un vide du pouvoir car l’opposition juge le deuxième mandat de Nicolas Maduro, entamé le 10 janvier, comme frauduleux. Il a depuis reçu un soutien international croissant, tandis que le président socialiste a dénoncé un coup d’Etat orchestré par les Etats-Unis.