Un grand rassemblement a eu lieu lundi 28 janvier à Bangui, en République centrafricaine (RCA), pour demander la levée de l’embargo sur les armes qui pèse sur le pays depuis 2013. L’embargo arrivera à son terme jeudi 31 janvier, à la suite de quoi le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies se prononcera de nouveau sur le sujet.
Le Premier ministre de la République centrafricaine, Mathieu Simplice Sarandji, a dirigé un rassemblement d’environ 3 000 personnes appelant à la levée de l’embargo mondial sur les armes avant la réunion des Nations unies qui se tiendra ce jeudi 31 janvier.
«C’est un verrou qui mérite d’être ouvert, c’est un embargo qui frappe nos forces de défense et de sécurité» a déclaré Mathieu Simplice Sarandji.
S’exprimant depuis la Place des Martyrs, dans le centre de Bangui, le Premier ministre centrafricain a également dénoncé une mesure qui favorise les groupes armés.
«Le gouvernement respecte l’embargo pendant que les groupes armés reçoivent des armes. La population de la République centrafricaine ne peut pas comprendre cette loi de deux poids deux mesures.» a-t-il déclaré.
Le Conseil de sécurité des Nations unies décidera jeudi 31 janvier de reconduire, ou non, l’embargo qui interdit la livraison d’armes au pays. En effet, la décision dépendant d’un accord éventuel avec le comité des sanctions de l’Onu. Les autorités de Bangui ont demandé à plusieurs reprises à l’Onu de lever l’embargo. Le Président Faustin-Archange Touadera a réitéré son appel à «la levée totale de l’embargo sur les armes qui pèse encore sur notre armée nationale» dans un discours prononcé devant l’Assemblée générale des Nations unies à la fin du mois de septembre 2018.
L’embargo a déjà été levé partiellement à deux reprises pour des livraisons d’armes effectuées par la Russie et par la France. En 2017, l’embargo a été levé pour permettre la livraison de 1.700 armes russes à l’armée centrafricaine. En décembre, la France a remis 1.400 fusils d’assaut AK-47 et trois véhicules amphibies à la République centrafricaine pour renforcer ses forces armées.
Depuis 2013, la Centrafrique vit sous la coupe de groupes armés et de milices qui commettent d’innombrables violences et exactions. Le pays est soumis depuis cinq ans à un embargo du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les armes et les munitions.