Les Etats-Unis, qui ont annoncé leur retrait de Syrie, recommandent aux pays occidentaux, France en tête, de rapatrier leurs ressortissants qui ont rejoint les rangs djihadistes dans la région avant d’être arrêtés par les forces kurdes.
La décision-surprise de Donald Trump de retirer les quelque 2.000 soldats américains déployés en Syrie auprès des forces arabo-kurdes qui combattent le groupe djihadiste Etat islamique (EI) pose la question de ces djihadistes étrangers. La France, frappée ces dernières années par des attentats parfois planifiés depuis la Syrie, est particulièrement concernée avec environ 130 ressortissants français détenus par les Kurdes. Elle était jusqu’ici opposée à leur retour pour s’épargner un casse-tête politique, sécuritaire, judiciaire et carcéral, préférant les voir jugés et emprisonnés sur place. Mais le départ des Américains ravive les craintes de les voir s’évanouir dans la nature et représenter à nouveau une menace. Désormais, Paris reconnaît examiner « toutes les options pour éviter l’évasion et la dispersion de ces personnes » et n’exclut donc plus leur retour.
Interrogé par l’AFP, le département d’Etat américain a estimé mercredi que « le rapatriement des combattants terroristes étrangers vers leur pays d’origine » était « la meilleure solution pour éviter leur retour sur le champ de bataille ». « Ces combattants représentent un problème pour toute la communauté internationale et il faut une coopération internationale pour le résoudre », a dit un responsable du département d’Etat. « La politique du gouvernement américain est d’encourager les pays à rapatrier et poursuivre en justice leurs ressortissants » actuellement détenus par les forces arabo-kurdes, « et prendre sous leur responsabilité » ces combattants « par le biais de programmes de réinsertion ou d’autres mesures pour éviter qu’ils retombent dans le terrorisme », a-t-il ajouté.
Cette question épineuse devrait être discutée lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de la coalition contre le groupe Etat islamique, le 6 février à Washington, où les conséquences du départ américain de Syrie seront au coeur des débats