Roumanie : la majorité de gauche affaiblie par plusieurs départs

L’ancien Premier ministre roumain Mihai Tudose a annoncé avoir quitté le Parti social-démocrate (PSD, au pouvoir), mettant en cause le style « autoritaire » des responsables de la majorité de gauche, affaiblie par plusieurs défections.

« Ma démission représente un ultime geste par lequel j’entends me distancer de la manière dont sont dirigés le parti et le pays », a expliqué mardi Mihai Tudose dans un message sur son compte Facebook.

Ce député de 51 ans a précisé rejoindre un petit parti, Pro Romania, dirigé par un autre ex-Premier ministre social-démocrate, Victor Ponta. Son départ intervient après les démissions ces derniers mois de plusieurs élus du PSD, en conflit ouvert avec le chef du parti Liviu Dragnea.

La commissaire européenne chargée du Développement régional, Corina Cretu, a ainsi récemment annoncé qu’elle quittait le PSD et allait briguer un mandat d’eurodéputée sur les listes de Pro Romania aux européennes de mai. Ces départs ont fragilisé l’alliance du PSD et de son petit allié libéral ALDE à la chambre des députés, où ils ont perdu la majorité absolue conquise aux législatives de décembre 2016. Nommé Premier ministre en juin 2017, Mihai Tudose avait été acculé à la démission sept mois plus tard par Liviu Dragnea qui lui reprochait de ne pas être suffisamment « obéissant », selon des membres du PSD.

Sans nommer explicitement Liviu Dragnea dans son message, l’ex-chef du gouvernement a mis en cause la gouvernance autoritaire du PSD, où « toute tentative de dialogue (…) ou de démocratisation de la prise des décision est vouée à l’échec ». Il a également critiqué une réforme controversée de la justice adoptée par les sociaux-démocrates, plaidant en faveur d’une « justice correcte pour tous, pas uniquement pour certains ». Critiquée aussi par Bruxelles, cette réforme vise, selon ses détracteurs, à blanchir plusieurs responsables politiques, dont Liviu Dragnea, condamné en 2016 à deux ans de prison avec sursis pour fraude électorale puis à trois ans et demi de prison en première instance dans une affaire d’emplois fictifs l’année dernière.