Une opération de mise à l’abri a débuté tôt ce matin sur un campement de migrants installé porte de La Chapelle, dans le nord de Paris, la quatrième opération de ce type depuis la semaine dernière, a constaté une journaliste de l’AFP.
Vers 07h45, les migrants, Érythreens et Soudanais pour la plupart, se dirigeaient vers les premiers bus prêts à les emmener vers des centres d’hébergement, essentiellement des gymnases, en Ile-de-France. Environ 190 personnes avait été recensées hier sur ce campement, selon la préfecture de région qui organisait cette mise à l’abri avec la ville de Paris et des associations. Le campement, enclavé sous le périphérique, était assez récent et très insalubre, avec des tentes serrées entre les piles du rond-point de la porte de La Villette. Il comptait quelques centaines de migrants essentiellement subsahariens et de la Corne de l’Afrique.
Dès 7 heures, des bénévoles passaient entre les tentes pour inciter les migrants à prendre leurs vêtements et surtout leurs papiers. « Vous ne pouvez pas revenir », expliquent-ils aux migrants qui, à l’inverse des autres opérations menées ces derniers jours, n’avaient visiblement pas été mis au courant. Alad, Soudanais de 23 ans, ramasse les vêtements dans sa tente sans trop savoir de quoi la suite sera faite. « Ma demande d’asile a été rejetée, j’ai quitté le foyer à Angoulême et depuis un mois je dormais là. Je n’ai pas le droit de rester, mais je ne peux pas retourner au Soudan non plus. C’est compliqué », soupire le jeune homme dans un français fluide.
Cette opération est la quatrième menée depuis une dizaine de jours, après trois autres qui ont permis la mise à l’abri de 800 personnes au total. Mardi, 300 migrants d’un autre campement porte de la Chapelle ont été pris en charge. Face à la résurgence des campements dans le nord de Paris, l’Etat a annoncé qu’il comptait intensifier les opérations de ce type, avec 1200 places mobilisées au total. Plusieurs associations se sont inquiétées mercredi de l’insuffisance de ce dispositif laissant selon elle « 1200 personnes (…) à la rue faute de volonté politique de l’Etat ».