Le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Laurent Nuñez, a dit attendre « sereinement » la décision du Conseil d’Etat, qui se prononce aujourd’hui sur la suspension de l’usage en manifestation des lanceurs de balles de défense (LBD), qu’il juge « fondamental » au maintien de l’ordre.
« J’attends sereinement cette décision », a affirmé Laurent Nuñez sur RTL, rappelant que l’utilisation de ces armes dites de force intermédiaire, contestée devant la haute juridiction administrative par la CGT et la Ligue des droits de l’Homme, est « proportionnée et surtout contrôlée ». « Ces armes intermédiaires sont fondamentales, elles permettent de maintenir à distance des manifestants, des casseurs, voire d’aller au contact pour interpeller sans utiliser des moyens pour tuer », a-t-il insisté.
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La mobilisation des « gilets jaunes » intensifie le débat sur le lanceur de balles de défense (LBD) et également sur deux grenades, défendus par le gouvernement mais jugés inutilement dangereux par les manifestants, qui réclament leur interdiction. Selon le collectif militant « Désarmons-les » et le journaliste indépendant David Dufresne, ils sont plus d’une centaine à avoir été gravement blessés – des manifestants surtout, mais aussi des journalistes et passants. Une majorité a été victime de tirs de LBD, dont une vingtaine à l’oeil, la plupart éborgnés, selon eux.
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« Les policiers n’attaquent pas les manifestants, c’est faux. Ils protègent les manifestants, ils viennent mettre un terme aux exactions de manifestants violents. (…) Notre action est proportionnée et elle est surtout contrôlée », a-t-il martelé rappelant que les LBD ont servi 9000 fois depuis la mi-novembre. Sans préjuger de la décision du Conseil d’Etat, Laurent Nuñez a affirmé que « l’armement intermédiaire sera de nouveau utilisé » samedi lors de l’acte 12 des « gilets jaunes ». « Les LBD, les grenades de désencerclement, les grenades lacrymogènes seront utilisés puisque c’est ce qui nous permet de contenir les exactions, de procéder à des interpellations quand la manifestation dégénère en émeute, en guerilla urbaine », a-t-il poursuivi.