Tourné par une chaîne polonaise, un film montrant des vaches malades et incapables même de tenir debout a déclenché un scandale en Europe où a été exportée la viande de ces bêtes qui avaient été traînées par terre avant d’être abattues sans contrôle vétérinaire à Kalinowo, en Pologne. Un spécialiste polonais a commenté la situation.
Selon Paweł Niemczuk, chef de l’Inspection vétérinaire polonaise, la viande provenant de l’abattage illégal de vaches malades ou même mortes a été écoulée dans 13 pays et distribuée dans une vingtaine de points de vente en Pologne, qui est un grand exportateur de viande en Europe.
Les autorités polonaises ont réussi à identifier 9,5 tonnes de bœuf provenant de l’abattoir de Kalinowo qui est fermé depuis la diffusion d’un reportage montrant des vaches malades qui y avaient été abattues sans contrôle vétérinaire. 2,5 tonnes de ce lot de viande ont été exportées vers l’Allemagne, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la France, la Hongrie, la Lituanie, le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie et la Suède.
La Commission européenne annonce la saisie et la destruction de cette viande avariée et envoie des inspecteurs en Pologne pour enquêter sur la question.
Il est difficile de découvrir des points faibles dans le système de contrôle vétérinaire en Pologne, a reconnu Wiktor Choiński, président du conseil d’administration de l’association «Viande polonaise».
«Quoi qu’il en soit, il va sans dire que dans ce cas précis, il s’agit d’une violation notoire de la loi», a estimé l’interlocuteur de l’agence.
Et de souligner que la situation résultait d’un abattage illégal.
«Selon les dernières informations fournies par le médecin vétérinaire en chef polonais Paweł Niemczuk, le bœuf provenant de l’abattoir de Kalinowo a été retiré du marché et minutieusement étudié. Ce médecin affirme que ce ne serait pas de la viande de vaches malades, mais plutôt de bovins traumatisés qui ne présenterait pas de risque pour la santé des consommateurs», a poursuivi M.Choiński.
Ce dernier souligne toutefois que la procédure de contrôle sur la technologie n’a pas été respectée. On aurait en effet dû tuer les bêtes sur place au lieu de les transporter à l’abattoir.
«Tout indique que l’explication en est le désir d’augmenter la rentabilité de l’abattoir. Malheureusement, cela arrive parfois à de petites entreprises. Dans de grandes entreprises, de tels incidents sont impossibles, cela ne leur rapportant rien. Et maintenant, tout le secteur de la viande et son image qui s’est forgée pendant de longues années en pâtissent. Malheureusement, il peut se trouver une brebis galeuse dans n’importe quelle branche», a résumé avec regret l’interlocuteur.