L’Italie a bloqué aujourd’hui l’adoption d’une position commune de l’UE reconnaissant au président de l’Assemblée nationale du Venezuela Juan Guaido la légitimité pour organiser une nouvelle présidentielle après le refus du président Maduro de convoquer un nouveau scrutin.
« Il n’y aura surement pas de déclaration commune de l’UE car certains Etats membres s’y opposent », a averti le chef de la diplomatie espagnole Josep Borell lors d’un point de presse à Bruxelles où il participe à une réunion ministérielle entre l’UE et la Ligue arabe pour préparer le sommet de Charm-el-Cheik. Quatre sources diplomatiques ont confirmé à l’AFP l’impossibilité de faire adopter cette déclaration commune. L’Italie a refusé d’entériner le texte du projet, ont précisé ces sources. La Grèce a également émis des réserves, a-t-on indiqué.
Quatorze Etats membres de l’UE -Espagne, France, Royaume-Uni, Danemark, Pays-Bas, Lituanie, Lettonie, Estonie, Portugal, Autriche, République tchèque, Suède, Finlande et Luxembourg- ont reconnu individuellement Juan Guaido comme président en charge pour organiser une nouvelle élection, rôle que lui confie la Constitution du Venezuela. La Belgique a pour sa part annoncé par la voix de son ministre des Affaires étrangères Didier Reynders son « soutien à Juan Guaido dans sa mission d’organiser de nouvelles élections libres et transparentes ».
Le blocage du projet de déclaration commune de l’UE et l’absence de prise de position de nombreux Etats membres confirment les divisions constatées lors de la discussion sur le Venezuela pendant la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’UE jeudi à Bucarest. Trois groupes s’étaient opposés à Bucarest: les pays les plus radicaux, partisans de la reconnaissance de Juan Guaido, la Grèce et l’Italie, soutiens de Nicolas Maduro, et les légalistes comme l’Autriche et le Luxembourg, soucieux de trouver une position commune, ont raconté à l’AFP plusieurs participants.