Le responsable d’un groupe de gilets jaunes marseillais, poursuivi pour avoir insulté des policiers et provoqué des manifestants à commettre des violences sur deux autres, a été condamné aujourd’hui à six mois de prison avec sursis pour outrage et relaxé pour incitation à la violence.
« C’est moyen, c’est regrettable, j’aurais pas dû », a convenu cet homme de 41 ans, lorsque la présidente du tribunal l’a questionné au sujet d’une vidéo postée le samedi 26 janvier sur son compte FaceBook. « Vous êtes des gros fils de putes les flics ! On va vous péter ! Profitez bien de vos familles ! « , avait-il lâché en direct sur son compte suivi par des nombreux gilets jaunes.
Devant le tribunal correctionnel qui le jugeait en comparution immédiate après une garde à vue et une nuit passée aux Baumettes, il a justifié cette vidéo par l’énervement alors qu’il était au coeur de heurts avec les forces de police. « On avait un ami blessé qui a nécessité sept points de suture. Dans le moment, avec ce que j’avais vu et subi, j’ai posté cette vidéo ». Evoquant une « décision d’avertissement », la présidente lui a rappelé sa responsabilité : « Quand bien même vous êtes dans le feu de l’action, on ne peut pas publier n’importe quoi. Quand on veut défendre des idées, il y a plein d’autres façons de le faire autrement ». Cette figure des gilets jaunes marseillais était également poursuivie pour avoir provoqué des manifestants au lynchage de deux policiers du renseignement territorial mais le tribunal l’a relaxé.
Durant l’acte 11 du mouvement, il avait rencontré les deux policiers à trois reprises, des échanges qualifiés de courtois de part et d’autre. En fin de journée, les deux fonctionnaires avaient été violemment pris à partie par des manifestants, cibles de jets de pierre, de coups de pied donnés alors que l’un d’eux se trouvait au sol après un croc-en-jambe. Ce policier avait été légèrement blessé par un pavé reçu sur l’omoplate. « On ne pensait pas arriver entier à la mairie », avait témoigné le second fonctionnaire, une femme qui assure avoir reconnu le prévenu, à la voix. Selon Me Thomas Vartanian, défenseur du prévenu, « ce dossier ne contenait aucun élément objectif permettant de le condamner ».