La relation Grèce – Turquie doit être bénéfique pour la régionm selon Alexis Tsipras

Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, souhaite que la relation entre son pays et la Turquie soit bénéfique pour les peuples des deux pays mais aussi pour l’ensemble de la région.

Le Chef du gouvernement grec a fait des déclarations à l’Agence Anadolu (AA) à la vielle de son voyage en Turquie, qui aura lieu les 5 et 6 février.

Tsipras a d’abord rappelé que la Turquie et la Grèce ont démontré qu’elles peuvent coopérer ensemble pour faire face à un problème international, à partir de 2015 quand la crise des migrants/réfugiés a éclaté.

Avec l’accord signé entre l’Union Européenne (UE) et la Turquie, les migrations irrégulières en Mer Egée, et notamment les décès, ont nettement baissé.

Sur la question des réfugiés justement, le Premier ministre grec a souhaité souligner le rôle essentiel de la Turquie.

« La Turquie accueille 4 millions de réfugiés. Ceci doit être vu par la communauté internationale et l’UE doit faire de son mieux pour soutenir notre voisin », a-t-il affirmé mettant en avant les efforts importants déployés par la Turquie.

Malgré les bons résultats de cet accord, Tsipras souhaite cependant que le poids qui est imposé à son pays est trop lourd a porté, affirmant que les îles grecques sont aujourd’hui dépassées par le nombre de réfugiés, dénonçant la lenteur de certains pays de l’UE qui ne respectent pas les règles et qui ne veulent pas accueillir de migrants.

Pour le Chef du gouvernement grec, la relation Grèce-Turquie, comme dans l’exemple des migrants, est essentielle pour la région.

Pour cette raison, il veut l’approfondir.

« Nous devons construire une relation qui sera favorable à nos peuples et à notre région », a-t-il estimé.

Il a, dans ce sens, salué la visite en Grèce du Président turc Recep Tayyip Erdogan, première visite d’un Chef d’Etat turc chez son voisin.

« Ma relation avec le Président Erdogan est basée sur le respect, la sincérité et la franchise », s’est-il félicité.

Tsipras a d’ailleurs rappelé qu’il a été un des premiers leaders mondiaux à appeler le Président turc pour lui affirmer le soutien de son pays lors de la tentative de coup d’état de FETO du 15 juillet 2016.

« Je suis convaincu que nous allons poursuivre notre dialogue débuté en décembre 2017, même si parfois il est difficile. Notre relation avec Erdogan permet de de surmonter des périodes très difficiles. Nous devons poursuivre nos efforts pour renforcer l’amitié entre nos peuples », a-t-il déclaré.

Concernant les sujets de désaccords avec Ankara, particulièrement sur la Mer Egée et Chypre, Tsipras a estimé que le comportement des militaires turcs fait naître, selon lui, des situations très dangereuses.

Pour lui, la résolution de la question chypriote doit être une priorité pour les deux pays, indépendamment des élections.

« Il faut trouver une solution dans le cadre des résolutions de l’ONU. La seule solution est la réunification de l’île. Une solution, sur un modèle fédéral, permettra l’adhésion entière de Chypre à l’UE et sera un bénéfice pour les populations grecque et turque de l’île », a-t-il défendu.

Alexis Tsipras s’est aussi félicité des évolutions positives avec d’autres voisins de la Grèce, notamment sur le nom de la nouvelle « Macédoine du Nord » et les relations avec l’Albanie, « une nouvelle page a été ouverte en 2019 », a-t-il lancé.

Au sujet de la minorité musulmane de Grèce, concentrée en Thrace, le Premier ministre grec a assuré que les réformes vont se poursuivre.

Enfin sur les questions économiques, Alexis Tsipras a indiqué que des discussions se poursuivent pour la prolongation sur le territoire grec des gazoducs TAP (Trans Adriatique) et TurkStream. Il a aussi rappelé que des projets sont en cours, comme la construction d’une ligne de chemin de fer entre Istanbul et Thessalonique, l’agrandissement du post-frontière Ipsala –Kipi, et la création d’une liaison maritime Izmir-Thessalonique.