Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé lundi une aide de 53 millions de dollars canadiens (35 millions d’euros) destinée au peuple vénézuélien, à l’ouverture d’une réunion à Ottawa des pays du Groupe de Lima.
« Aujourd’hui, le Canada monte en puissance et annonce (une aide de) 53 millions de dollars pour répondre aux besoins les plus urgents des Vénézuéliens sur le terrain, notamment les près de trois millions de réfugiés », a déclaré M. Trudeau lors d’un discours à l’ouverture des débats, qui regroupent la dizaine de pays latino-américains du Groupe de Lima auxquels sont également associés les Etats-Unis et l’Union européenne.
« L’essentiel de ces fonds ira à des partenaires fiables et à des pays voisins, pour les aider à soutenir le Venezuela et les Vénézuéliens », a ajouté le Premier ministre. « Aujourd’hui, le Groupe de Lima envoie un message de soutien clair au peuple vénézuélien alors qu’il dessine son propre avenir. »
Juan Guaido, qui s’est proclamé président par intérim du Venezuela, s’est adressé par message vidéo à la conférence, se disant impatient de voir organiser « le plus tôt possible une élection libre et équitable pour restaurer la démocratie au Venezuela ».
« Les Vénézuéliens « sont tout près de recouvrer leur liberté », a-t-il ajouté.
Son envoyé spécial à la conférence Julio Borges, leader du parti Primero Justicia, a estimé devant quelques journalistes que la chute du régime du président Nicolas Maduro serait « l’équivalent de la chute du mur de Berlin pour l’Amérique latine ».
Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo ainsi que l’adjointe de la chef de la diplomatie européenne, Helga Schmid, devaient participer par vidéoconférence aux débats.
Madrid, Londres, Paris, Berlin et plusieurs autres capitales européennes ont reconnu lundi Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela après le refus de Nicolas Maduro de convoquer une élection présidentielle malgré un ultimatum européen.
La plupart des pays du Groupe de Lima, à l’exception du Mexique, avaient déjà reconnu M. Guaido la semaine dernière.
Créé en 2017, le Groupe de Lima comprend l’Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, le Guatemala, le Honduras, le Mexique (qui n’a pas reconnu M. Guaido), le Panama, le Paraguay, le Pérou, le Guyana et Sainte-Lucie.
Dimanche, le Premier ministre Justin Trudeau, qui s’est impliqué personnellement dans cette crise, avait téléphoné à Juan Guaido et les deux hommes avaient appelé à l’organisation d’une présidentielle « libre et juste » et réaffirmé « l’illégitimité » de Nicolas Maduro.
M. Borges s’est félicité de la reconnaissance de M. Guaido par plusieurs capitales européennes, qu’il a qualifiée de « bonne nouvelle ».
« Nous attendons et espérons de cette réunion du Groupe de Lima qu’elle apporte un soutien total pour une aide humanitaire, pour la coalition en faveur de la liberté au Venezuela, un plein soutien pour des élections libres et pour de nouvelles mesures visant à accroitre la pression démocratique pour mettre fin au régime Maduro », a-t-il déclaré à un groupe de journalistes, dont un correspondant de l’AFP.
M. Trudeau a par ailleurs annoncé qu’Ottawa reconnaissait officiellement un représentant du président par intérim Guaido au Canada, M. Orlando Viera-Blanco.
L’aide canadienne vise à fournir de l’aide alimentaire d’urgence, des médicaments, de l’eau et de l’aide sanitaire aux personnes les plus affectées par la crise, dont les Vénézuéliens réfugiés dans d’autres pays de la région.
Le Canada doit aussi contribuer à surveiller la situation des droits humains au Venezuela.