Dimanche 3 février, dans une émission diffusée sur la télévision nationale, Jean de Dieu Momo, ministre délégué auprès du ministre de la Justice, a légitimé dans ses propos le massacre des Israéliens par «un certain Hitler». L’ambassade d’Israël à Yaoundé s’est dite «choquée» par les propos «antisémites» du ministre et exige des excuses.
«À l’attention de la communauté nationale et internationale, l’ambassade d’Israël au Cameroun est choquée par les propos antisémites tenus par Mr. Jean de Dieu Momo ministre délégué auprès du ministre de la Justice du Cameroun», mentionne le communiqué rendu public lundi 4 février.
En effet, dimanche 3 février, au cours d’un entretien télévisé sur la télévision nationale CRTV, Jean de Dieu Momo, ministre délégué auprès du ministre de la Justice, a répondu à une série de questions sur la montée du tribalisme dans l’opinion au Cameroun et a déclaré qu’en
«Allemagne, il y avait un peuple qui était riche, qui avait tous les leviers économiques, c’était n’est-ce pas, les Juifs et qu’ils étaient d’une arrogance telle que les Allemands se sentaient frustrés. Puis, un jour, est venu au pouvoir un certain Hitler qui a mis ces populations-là dans des chambres à gaz». Faisant le rapprochement entre un parti politique de l’opposition actuelle avec « un certain Hitler», le membre du gouvernement a justifié l’holocauste par l’Allemagne Nazie», peut-on lire dans le communiqué.
L’État hébreu, à travers sa représentation diplomatique à Yaoundé, s’est dit«[Outragé] par cette sortie qui décrit avec légèreté une histoire aussi triste et tragique de l’humanité qui fait entorse à l’image des relations entre nos deux peuples»
L’ambassade israélienne au Cameroun «condamne fermement ces propos et espère des excuses immédiates».
Le communiqué précise également que ces propos antisémites, qui interviennent une semaine après que le monde et le Cameroun ont participé à la commémoration de la Journée Internationale de Souvenir de l’Holocauste, constituent une grande déception au regard des relations bilatérales amicales qui existent entre Israël et le Cameroun.Depuis l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, on assiste au Cameroun à une résurgence du discours ethnique et à un regain du tribalisme dans l’opinion. Sur les réseaux sociaux, comme dans les médias, le sujet refait surface et les dérives langagières sont de plus en plus enregistrées. De l’avis de plusieurs, la montée du tribalisme fait planer une menace grave sur l’unité nationale.