Le «chef d’État vénézuélien autoproclamé», Juan Guaido, pourrait finir en prison ou continuer à remplir ses fonctions «de façon virtuelle» au côté de Nicolas Maduro, a estimé le Président vénézuélien lors de sa prise de parole le jour où plusieurs pays européens ont reconnu son opposant.
Le Président vénézuélien, Nicolas Maduro, s’est interrogé sur l’avenir de l’opposant Juan Guaido qui s’est autoproclamé «Président par intérim» et a été reconnu lundi par une série de pays européens, à l’instar des États-Unis.
«Ce qui se passera le 23 février lorsque son mandat non-constitutionnel passera le cap des 30 jours? Il continuera à remplir ses fonctions de façon virtuelle? Jusqu’à quand? Jusqu’en 2025 aussi? [date de l’expiration du mandat de Maduro, ndlr]? Ou jusqu’à ce qu’il finisse en prison sur décision de la Cour suprême du pays?» s’est interrogé Nicolas Maduro, dont l’intervention a été diffusée sur Twitter.
Le secrétaire général de l’Onu, Luis Almagro, a plus tôt indiqué dans une interview à CNN que le délai de 30 jours prévu par la Constitution n’était pas celui d’un mandat par intérim de Juan Guaido qui s’est autoproclamé Président vénézuélien. Selon le responsable onusien, le délai de 30 jours était prévu pour organiser les élections alors que Juan Guaido pourrait remplir les fonctions d’un chef d’État par intérim jusqu’à l’élection d’un nouveau Président.L’opposant Juan Guaido, renvoyé le 22 janvier du poste de président de l’Assemblée nationale vénézuélienne sur décision de la Cour suprême, s’est autoproclamé le lendemain «Président en exercice» du pays et a prêté serment pendant une manifestation à Caracas. Donald Trump l’a reconnu comme «Président par intérim».
Lundi, 19 pays européens, dont le Royaume-Uni ou encore l’Allemagne, ont fait de même, emboîtant le pas aux États-Unis. La France l’a reconnu comme «président en charge». L’Italie a bloqué la déclaration de l’UE dans laquelle Bruxelles envisageait de reconnaître Juan Guaido comme Président par interim du Venezuela, a indiqué une source diplomatique dans la capitale belge. La Russie, la Chine et plusieurs autres pays ont soutenu Nicolas Maduro en tant que Président légitime du Venezuela. Le Kremlin a qualifié la décision de certains pays européens d’«ingérence dans les affaires intérieures du Venezuela».