Au micro de France Inter, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères a estimé que «certains leaders italiens» ne se privaient pas de se lancer dans «des diatribes» à l’encontre de la France, alors cette dernière ne jugeait pas la politique italienne.
Invité ce lundi matin de France Inter, Jean-Yves Le Drian a expliqué pourquoi Paris ne répondait pas aux propos de Matteo Salvini et de Luigi Di Maio qui «tapent sur la politique de la France et sur la politique d’Emmanuel Macron».
«Nous ne nous occupons pas de juger la politique intérieure italienne, et j’observe que certains leaders italiens ne se privent pas de juger la politique intérieure française. Nous tenons à ce principe», a tenu à souligner le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères.
Jean-Yves Le Drian n’a quand même pas précisé dans sa réponse les noms et a poursuivi:
«Au-delà des mots et au-delà des diatribes qui sont prononcés régulièrement par certains leaders italiens, pas par tous heureusement, quand on arrive devant la nécessité d’action, l’Italie se plie.»
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Jean-Yves Le Drian s’est concentré sur des exemples qui montrent, selon lui, que le gouvernement italien cherchait le soutien de l’Europe, ayant souligné que bien que «sur la zone euro et sur le respect de leurs engagements financiers ils [aient été] offensifs, on constate qu’ils ont été finalement respectueux de leurs engagements antérieurs»:
«Il y a eu récemment une affaire de bateau menée par une ONG et les Italiens ont été très heureux de retrouver une forme de solidarité européenne pour gérer cette crise. Bref, quand on est devant la réalité des faits […], l’Italie est obligée de se rendre compte qu’il y a des dures réalités.»
Cependant, le ministre français a fait remarquer que lorsque la France l’estimait nécessaire, elle convoquait l’ambassadrice italienne à Paris pour lui «exprimer [s]a colère» vis-à-vis des déclarations offensives de Rome.
Pour rappel, le vice-président du Conseil des ministres italien et dirigeant du Mouvement cinq étoiles (M5S), Luigi Di Maio, avait récemment déclaré que l’UE devrait sanctionner «la France et tous les pays qui comme la France appauvrissent l’Afrique et font partir ces personnes», ajoutant que «certains pays européens, la France en tête, n’ont jamais cessé de coloniser des dizaines de pays africains».Après ces virulentes critiques qui ont été suivies par la convocation de l’ambassadrice d’Italie en France au Quai d’Orsay, Giuseppe Conte, Premier ministre italien, a affirmé que la relation entre Rome et Paris restait «forte et solide malgré les discussions politiques», tentant ainsi d’apaiser les tensions.
Par la suite, c’est l’autre vice-président du Conseil et ministre de l’Intérieur Matteo Salvini qui a taclé le Président français. Dans une récente interview, il a exprimé l’espoir que les Français voteraient contre le parti du Président Macron aux européennes parce qu’ainsi «ils pourront changer tant d’équilibres en Europe».