Dans son rapport annuel, le directeur du renseignement national des États-Unis Daniel Coats mentionne entre autres les Balkans occidentaux comme source potentielle de «menaces mondiales» en 2019 et n’y exclut pas le déclenchement d’un conflit armé. Deux politologues serbes commentent la situation.
Les États-Unis n’excluent pas un conflit armé dans les Balkans dès cette année, accusant la Russie d’être prête à exploiter les tensions inter-ethniques dans cette région pour empêcher sa progression vers l’Union européenne et l’Otan. On ne doit évidemment pas exclure un conflit militaire dans les Balkans et ce d’autant plus que les officiels américains ne cessent d’en parler, a déclaré le politologue serbe Alеksandar Pavic.
«Il se peut que quelque chose de ce genre se produise effectivement surtout que les Américains interviennent souvent en pompiers pyromanes. S’ils insistent et continuent d’exercer des pressions sur la Serbie et la République serbe [de Bosnie, ndlr], en les poussant vers l’Otan, s’ils s’emploient à contraindre par n’importe quels moyens Belgrade à signer un accord sur le Kosovo, les chances d’éclatement du conflit ne feront qu’augmenter», a estimé l’interlocuteur de l’agence.
Et d’ajouter que, quant au rôle de la Russie, les États-Unis la considéraient toujours comme source d’une influence «maligne».
«Désormais, toutes leurs forces seront employées pour entraîner la République serbe et la Serbie dans l’Otan. […] L’Otan et l’Amérique en ont besoin pour former un « front unique » contre la Russie», a expliqué M.Pavic.
Un autre interlocuteur, l’analyste politique serbe Dragomir Andjelkovic, a souligné pour sa part que les Balkans étaient cette «poudrière de l’Europe qui était toujours allumée de l’extérieur».
Selon l’expert, l’objectif des États-Unis consiste à regrouper tous les centres de forces occidentaux et à les mobiliser contre la Russie.
«Ils [les Américains, ndlr] parlent de la Russie comme d’un facteur susceptible de devenir une source de problèmes dans les Balkans, mais nous ne savons que trop que ces problèmes dans les Balkans n’ont jamais été engendrés par la Russie, mais par des centres néo-libéraux occidentaux», a résumé le Serbe.